Les vacances, avec ou sans son chat ? - Ma revue n° 110 du 15/06/2017 - Le Point Vétérinaire.fr
Ma revue n° 110 du 15/06/2017

DOSSIER

À l’approche de la période estivale, de nombreux conseils sont susceptibles de contribuer à limiter le stress et l’inconfort du chat pendant les vacances de son propriétaire.

La période des grandes vacances approche. Mais que conseiller aux propriétaires de chat : l’emmener ou le laisser ? Que doivent-ils prévoir aux niveaux médical et administratif ? Comment limiter le stress pendant le voyage, mais aussi durant le séjour ?

Le laisser à la maison : la solution idéale

Le chat est un animal territorial et la grande majorité des félins sont plutôt perturbés par un changement soudain de leur lieu de vie. Notre anthropomorphisme nous fait penser qu’ils seraient contents de partir avec nous. Mais ce ne sont pas des enfants, et leur permettre de demeurer au domicile, même pendant les vacances, obtiendrait la majorité des suffrages félins si ceux-ci pouvaient choisir.

Si le chat reste à la maison, il est nécessaire de ne pas fermer les volets pour qu’il puisse bénéficier de la lumière du jour et de maintenir l’accès aux pièces habituelles. Il convient de lui rajouter une deuxième gamelle d’eau, au cas où il renverse la première, une deuxième litière pour plus de confort et, sauf problème médical particulier, de lui laisser suffisamment de croquettes à disposition pour qu’il n’en manque jamais. C’est aussi le moment de lui procurer de nouveaux jouets à expérimenter, qui pourront être renouvelés au fur et à mesure du temps et, pourquoi pas, une radio ou une télévision allumée pour briser sa routine. Il est évidemment indispensable de trouver une personne de confiance, connaissant les chats, qui pourra venir une fois par jour changer, nettoyer et remplir ses gamelles et litières, jouer avec lui et vérifier qu’il va bien. Elle devra avoir à sa disposition le carnet de santé de l’animal et les coordonnées du vétérinaire qui le suit habituellement. Si le chat a un traitement médical, il convient de faire un test avant le départ pour s’assurer que le gardien pressenti est bien capable de le lui administrer. Cette personne peut se recruter parmi la famille, les amis, les voisins ou, bien sûr, par le biais de sites internet spécifiques qui proposent de mettre en contact les propriétaires avec des particuliers, qui se font rémunérer pour cette prestation, ou selon un échange de service pendant leurs vacances à eux, ou encore des retraités qui viennent s’installer pour garder la maison et les animaux.

Cette solution convient très bien à la majorité des chats, à part ceux qui sont hyperattachés à leurs propriétaires et qui développent alors des signes d’anxiété (malpropreté, miaulement, dysorexie, alopécie de léchage, etc.) dès qu’ils en sont séparés, même le temps d’un week-end. Ces chats-là seront, de préférence, emmenés en vacances.

Quelques précautions s’il est laissé ailleurs

Pour diverses raisons, il est possible que le propriétaire ne puisse ni emmener ni laisser son animal à la maison et il devra donc le confier à des amis ou en pension à des professionnels. Dans les deux cas, il est recommandé de donner comme consigne que le chat ne sorte pas dehors, même s’il y est habitué chez lui, car il risquerait de tenter de retourner à son domicile ou pourrait ne pas être là au moment où son maître viendra le récupérer. Il ne doit pas non plus être mis en contact avec d’autres chats ou animaux, car les risques sont nombreux : bagarres, transmission de maladies, prédation entre espèces, anxiété liée au partage de territoire, etc. Lorsque d’autres animaux sont présents, il est donc préférable de l’isoler dans une partie à lui où seuls les humains auront accès. Si le chat n’est pas habitué aux enfants, il est recommandé de surveiller, lors des premiers contacts, que cela ne le stresse pas trop et de lui aménager des refuges en hauteur à l’abri des petites mains, où il pourra s’isoler dès qu’il en aura envie. Il est aussi nécessaire de conserver au chat son alimentation habituelle et de la lui laisser à volonté, sauf avis médical contraire, pour ne pas surajouter du stress.

À noter que lorsqu’un animal est confié, c’est le gardien, à titre gratuit ou onéreux, qui en devient responsable en cas d’incident vis-à-vis de lui-même ou de tiers.

L’emmener le change aussi d’environnement

En fait, emmener son chat avec soi revient au même que de le laisser ailleurs que chez lui, sauf que son maître est là et connaît donc déjà tout de son comportement et de son suivi médical. Mais il conviendra de préparer le voyage et l’adaptation au nouvel environnement de la même façon.

Il est important que le propriétaire se renseigne au préalable sur les conditions d’accueil, et vérifie si le lieu où il souhaite aller accepte les animaux. Une fois sur place, il veillera à ce que le chat ne fasse pas ses griffes ou ses besoins dans des endroits inappropriés, pour ne pas perdre sa caution.

Les conditions pour bien voyager

Pour voyager en toute sécurité avec un chat, les paniers ouverts, les harnais ou colliers avec une laisse sont à proscrire, car lors d’une grosse peur (chien, moto, etc.), le félin peut bondir très fortement au point de casser sa laisse et se retrouver apeuré et perdu dans la nature. Le voyage d’un chat doit donc se faire dans une caisse de transport solide et bien fermée pour éviter qu’il ne s’échappe.

La caisse devra être sortie plusieurs jours avant le départ et laissée dans l’environnement habituel du chat pour que celui-ci puisse l’explorer tranquillement et y laisser des odeurs familières. Un plaid ou un coussin sera disposé au fond pour la rendre plus confortable. Et pour les longs trajets, des gamelles contenant de l’eau et de la nourriture peuvent être accrochées à la grille, en veillant toutefois à ce qu’elles ne se renversent pas. Une étiquette sur la cage avec le nom du chat, son numéro d’identification, le nom du propriétaire, son téléphone et son adresse de destination évitera bien des ennuis en cas d’accident ou de perte.

Pour voyager en soute, les compagnies aériennes n’autorisent que les cages conformes aux normes de l’International Air Transport Association (IAT), c’est-à-dire en plastique rigide ou en fibre de verre et dont les deux hémiparties sont jointes par des rivets et non de simples clips (photo 1). Certaines compagnies autorisent les chats ne dépassant pas un certain poids (5 kg en général) à voyager en cabine avec leur propriétaire. Il convient donc de se renseigner auprès de la compagnie aérienne préalablement à l’achat du billet et de se présenter à l’embarquement au moins une heure avant.

Pour un voyage en TER ou en train avec la SNCF, il est possible d’emmener jusqu’à deux animaux, en leur prenant un billet de transport spécifique. Jusqu’à 6 kg, ceux-ci devront voyager dans une cage ou un panier de 45 x 30 x 25 cm maximum. Au-delà de 6 kg, ils doivent, en théorie, être tenus en laisse et muselés, ce qui ne paraît pas vraiment adapté à un chat…

Pour un voyage en Shuttle (Eurotunnel), les animaux restent dans la voiture de leur maître et aucune contrainte n’est donc imposée. Aucun animal domestique en dehors des chiens guides d’aveugles n’est en revanche autorisé dans l’Eurostar.

En voiture, le chat doit rester enfermé dans sa cage de transport. En liberté, il pourrait aller se réfugier sous les pédales et empêcher le freinage. Il est préférable d’habituer les chats régulièrement, et dès le plus jeune âge, à la voiture pour que cela les stresse au minimum ensuite. Il est conseillé d’y associer leur jouet favori, du confort et de ne pas leur prêter attention lorsqu’ils miaulent, sinon cela crée un renforcement positif qui ne fera qu’accentuer ces miaulements.

Des aspects législatifs et administratifs à respecter

Tout chat de plus de 7 mois et né après le 1er janvier 2012 doit être identifié par tatouage ou par puce électronique. Si le chat ne reste pas chez lui, il est primordial qu’il soit à jour de ses vaccins (typhus, coryza, leucose, rage), vermifuges et antipuces (surtout s’il va dans une pension ou chez un gardien qui possède d’autres animaux, même s’ils sont séparés).

Pour voyager dans l’Union européenne (mais aussi en Andorre, en Islande, au Liechtenstein, à Monaco, en Norvège, à Saint-Marin, en Suisse et au Vatican), le chat doit posséder, en plus, un passeport européen (photo 2) et avoir son rappel de rage à jour ou sa primovaccination antirabique effectuée depuis plus de trois semaines. En outre, l’identification se fait par puce électronique ou par tatouage, mais uniquement si celui-ci est parfaitement lisible et réalisé avant le 3 juillet 2011, sinon une puce est obligatoire en plus du tatouage.

Pour se rendre en Irlande, au Royaume-Uni, en Suède ou à Malte, les chiens doivent être traités contre l’échinococcose, mais rien n’est stipulé pour les chats.

Pour entrer dans un pays tiers en dehors de l’Europe, le propriétaire doit, en plus, faire réaliser par le vétérinaire traitant une prise de sang au minimum 30 jours après la dernière vaccination contre la rage. Le sang sera envoyé à un laboratoire agréé par l’Union européenne qui effectuera un titrage antirabique des anticorps pour vérifier que le chat est réellement protégé contre la rage. Ce titrage sera valable toute la vie de l’animal si les rappels de vaccination sont effectués sans aucun retard. Dans le cas contraire, un nouveau contrôle sera requis pour un voyage ultérieur. Certains pays tiers ne demandent néanmoins pas ce titrage. Le mieux pour connaître la totalité des formalités à accomplir pour un voyage à l’étranger reste ainsi de contacter l’ambassade du pays en question.

Phéromones et aliments complémentaires comme antistress

Les voyages sont toujours assez stressants pour un chat, au moment des trajets, mais aussi le temps du séjour dans un nouvel environnement. De nombreux produits existent pour essayer d’atténuer tous ces désagréments.

Des antistress légers, présents dans des compléments alimentaires (sans ordonnance) ou inclus directement dans un aliment, peuvent être conseillés. Ils sont à commencer trois à quatre jours avant le départ, voire avant les premiers préparatifs (valise, rangement, etc.), et à poursuivre jusqu’au retour à la maison.

Des phéromones faciales félines de synthèse pourront être pulvérisées 15 minutes au minimum avant de quitter le domicile, aux quatres coins, sur le sol et le plafond de la cage de transport ou bien être distillées par diffuseur au plus tôt dans le nouveau lieu de villégiature. Ces phéromones véhiculent, en effet, un message d’apaisement et de sécurité pour le chat. Il est préférable, si possible, d’installer le diffuseur quelques heures avant l’arrivée de l’animal. Si cela n’est pas envisageable, le mettre en place une fois les valises posées et ne libérer le chat que 15 minutes plus tard.

Lorsque le chat part dans un endroit où il y a d’autres animaux, l’emploi d’un diffuseur de phéromone apaisante maternelle féline, qui permettra une meilleure cohabitation, est conseillé. Des diffuseurs ou sprays à base d’huiles essentielles apaisantes peuvent aussi être utilisés en remplacement ou en complément.

Enfin, sur prescription vétérinaire, le propriétaire pourra administrer des médicaments antiémétiques, tranquillisants ou sédatifs pour les longs trajets en soute, ou un traitement de phytothérapie à base de plantes aux propriétés anxiolytiques ou sédatives, selon l’effet recherché (valériane, aubépine, passiflore, mélisse, etc.).

LA TROUSSE DE SECOURS

La trousse médicale, à emmener systématiquement avec son chat, contient au moins :
- un paquet de compresses stériles,
- du coton,
- un désinfectant à base de chlorhexidine,
- un nettoyant pour les yeux,
- un nettoyant pour les oreilles,
- un shampoing,
- une bande adhésive (type Elastoplast®),
- une bande de gaze (type Velpeau®),
- des ciseaux,
- un crochet tire-tique,
- du charbon actif,
- un pansement digestif,
- un thermomètre,
- une collerette.
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