L’excrétion de Cryptosporidium ubiquitum augmente avant la mise bas sans impact sur les chevreaux - La Semaine Vétérinaire n° 1537 du 26/04/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1537 du 26/04/2013

Formation

PRODUCTIONS ANIMALES/CAPRINS

Auteur(s) : CARINE PARAUD*, LORENZA RICHARD**

Fonctions :
*de l’Anses, laboratoire de Niort (Deux-Sèvres). Article tiré d’une étude présentée aux journées 3R à Paris, en décembre 2012.

Télécharger au format pdf

L’excrétion d’oocystes de Cryptosporidium ubiquitum augmente avant la mise bas chez la chèvre, mais cela ne semble pas avoir d’impact sur la contamination des chevreaux. Une étude, menée sur vingt chèvres d’un élevage avec un historique de maladie parasitaire chez les chevreaux, a cherché à identifier les espèces de Cryptosporidium excrétées par les adultes autour de la mise bas afin d’évaluer la part de cette excrétion dans l’infection des petits. Cet agent est le premier responsable des diarrhées néonatales chez le chevreau, avec un taux de mortalité qui peut atteindre 60 %. Les résultats de l’étude montrent une excrétion comprise entre 13 000 et 100 000 oocystes par gramme de matière fécale dans un prélèvement individuel de fèces réalisé deux semaines avant la mise bas chez la moitié des mères, et sept jours avant chez le tiers d’entre elles. Ce taux d’excrétion chute fortement après la parturition, de même que la prévalence (5 % des animaux excréteurs quatorze jours après la mise bas). De plus, alors que C. parvum est le plus fréquemment retrouvé chez le chevreau1, la seule espèce isolée dans les fèces des mères de cet élevage est C. ubiquitum.

Ces résultats rejoignent ceux de précédentes études2, qui mettent en évidence d’une part une augmentation de l’excrétion d’oocystes autour de la mise bas surtout chez les petits ruminants, et d’autre part une excrétion d’espèces de cryptosporidies différentes chez les vaches et les jeunes bovins.

Importance de la conduite d’élevage et de l’hygiène

Ce niveau élevé d’excrétion chez la mère de parasites d’une autre espèce, et essentiellement avant la mise bas, ne semble ainsi pas en lien avec une contamination des petits. Seuls trois chevreaux parmi les dix-huit issus de ces mères ont excrété des oocystes entre dix et quatorze jours d’âge. La séparation des chevreaux de leur mère quasiment dès la naissance, leur allotement par âge et l’application de conditions d’hygiène strictes dans cet élevage pourraient expliquer l’absence de dissémination de Cryptosporidium chez les jeunes.

Cette étude confirme ainsi l’importance de la conduite d’élevage et de l’hygiène du logement dans la transmission de la maladie.

  • 1 Xiao L. Molecular epidemiology of cryptosporidiosis: an update. Exp. Par. 2010;124:80-89.

  • 2 Castro-Hermida J.A., Delafosse A., Pors I. et coll. Giardia duodenalis and Cryptosporidium parvum infections in adult goats and their implications for neonatal kids. Vet. Rec. 2005;157:623-627.

    Santin M., Trout J.M., Fayer R. Vet. Par. A longitudinal study of cryptosporidiosis in dairy cattle from birth to two years of age. 2008;155:15-23.

CARINE PARAUD, de l’Anses, laboratoire de Niort (Deux-Sèvres). Article tiré d’une étude présentée aux journées 3R à Paris, en décembre 2012.

Retrouvez toute l’actualité vétérinaire
dans notre application