Tout abattoir peut déroger à l’étourdissement via un agrément - La Semaine Vétérinaire n° 1536 du 19/04/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1536 du 19/04/2013

Abattage rituel

Dossier

Auteur(s) : Charles Touge

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Au plus fort de la polémique sur les méthodes d’abattage, survenue l’an dernier pendant la campagne de l’élection présidentielle, les professionnels de la filière viande et le gouvernement ont tenté difficilement de rassurer les consommateurs et les défenseurs des animaux, en affichant une volonté de rigueur et de transparence. En témoigne l’entrée en vigueur, dès le 8 mars 2012, du décret et de l’arrêté du 28 décembre 2011, destinés à renforcer la réglementation qui encadre l’abattage sans étourdissement.

Depuis bientôt un an, tout abattoir qui souhaite ne pas pratiquer l’étourdissement des animaux doit obtenir un agrément préfectoral spécifique. Afin de prévenir toute dérive dans l’application de cette dérogation à l’étourdissement, dénoncée depuis de nombreu­ses années par l’œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs (OABA) et parfaitement mise en évidence par des rapports officiels, les abattoirs doivent démontrer que le nombre d’animaux égorgés correspond bien à des commandes particulières pour les marchés cultuels concernés.

En attendant un étiquetage sur le mode d’abattage

Est-ce à dire que tous les animaux égorgés sont désormais dirigés exclusivement vers les circuits de distribution halal et cachère Bien sûr que non ! Dans une note de service du 26 septembre 2012, la Direction générale de l’alimentation (DGAL) du ministère de l’Agriculture le confirme : « À partir du moment où l’abattage rituel de l’animal peut être justifié par la commande ou la vente d’une partie de la carcasse (quartier ou abats), l’utilisation du reste est autorisée dans le circuit conventionnel. De même, les carcasses d’animaux abattus sans étourdissement, mais non acceptées lors de l’examen rituel, peuvent être destinées au marché conventionnel. »

Les consommateurs continueront donc à acheter et à manger, à leur insu, de la viande provenant d’animaux égorgés sans étourdissement préalable, sauf si l’étiquetage du mode d’abattage devient obligatoire. À cette fin, 25 sénateurs ont déposé une proposition de loi, le 17 janvier 2013, « visant à informer le consommateur quant à l’origine des viandes issues des filières d’abattage rituel ».

Une liste des abattoirs qui pratiquent l’étourdissement

En attendant que cette proposition de loi soit inscrite à l’ordre du jour, puis débattue, l’OABA a décidé de publier la liste des établissements d’abattage qui pratiquent l’étourdissement des ruminants avant leur saignée. Arrêtée au 15 janvier 2013, elle est fondée sur l’ensemble des arrêtés préfectoraux délivrés aux abattoirs pour qu’ils puissent déroger à l’obligation d’étourdissement. Sur 231 abattoirs de ruminants agréés en France métropolitaine, 129 dérogations ont été délivrées, ce qui représente 56 % des abattoirs.

La liste publiée par l’OABA mentionne toutefois 138 abattoirs, et non 102 (231 moins 129), car certaines autorisations ne concernent pas toutes les espèces abattues au sein d’un même établissement. Ainsi, un abattoir qui a demandé la dérogation pour ne pas étourdir les ovins, sans l’obtenir pour les autres espèces, figurera dans cette liste, mais uniquement pour ces autres espèces.

Ce guide de l’OABA liste les abattoirs qui pratiquent l’étourdissement préalable.

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