Entente commerciale - La Semaine Vétérinaire n° 1536 du 19/04/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1536 du 19/04/2013

Éditorial

Auteur(s) : Éric Vandaële

Fonctions : docteur vétérinaire

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Clermont-Ferrand, 11 avril, 20 h 02. Deux pharmaciens, syndicalistes nationaux notoires, se retrouvent mis en examen avec interdiction de tenir une officine. Depuis longtemps, ils livrent des antibiotiques et d’autres médicaments à des centaines d’éleveurs, ainsi qu’à de nombreuses SPA. Complices, trois vétérinaires leur signaient des ordonnances de complaisance. Ils se retrouvent, eux aussi, mis en examen, avec une interdiction d’exercice pour deux d’entre eux. Tous les cinq avaient constitué un GIE qui leur permettait, sans doute, de se partager les remises arrière. Une « entente commerciale », souligne la gendarmerie.

Enfin ! Des contrôles ont lieu et aboutissent, en Auvergne comme dans d’autres régions. Tant mieux. Des têtes tombent chez les quelques dizaines de pharmaciens « gros faiseurs » qui mettent en place à grande échelle ces filières illégales. Ces deux-là surfaient entre l’illégalité et l’impunité qu’ils croyaient, à tort, associée à leurs fonctions représentatives. Ils ont oublié que leur mandat syndical ne leur confère aucune immunité, mais exige à l’inverse une exemplarité. Les confrères, compères et complices, n’avaient, eux, aucune fonction représentative.

Sur un fond d’antibiorésistance inflammable, l’affaire aurait pu exploser dans les journaux télévisés et les grands titres de la presse nationale, s’il n’y avait pas eu les remous de l’affaire Cahuzac… Heureusement ! Car, pour leur défense, les pharmaciens attaquent le présumé conflit d’intérêts des vétérinaires, qui vendent les médicaments qu’ils prescrivent. Et, malheureusement, dans les médias, les vétérinaires peinent à convaincre l’opinion de la justesse du couplage prescription-délivrance.

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