En majorité, les vétonautes sont séduits par les nanotechnologies - La Semaine Vétérinaire n° 1536 du 19/04/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1536 du 19/04/2013

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Auteur(s) : Valentine Chamard

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Les nanotechnologies désignent les procédés qui ont recours à des dispositifs dont la taille est comprise entre 1 et 100 nm. Ces nouvelles technologies divisent l’opinion publique. Pour certains, elles représentent avant tout une fabuleuse avancée, un avis partagé par 57 % des vétérinaires qui ont répondu à un sondage en ligne sur WK-vet.fr. Elles permettent notamment la création de nouveaux matériaux, aux propriétés inédites, mises à profit par les industriels de tous les secteurs (automobile, textile, énergie, cosmétique, agro-alimentaire, électronique, etc.).

La recherche est également active dans le domaine médical, avec la formulation de nouvelles galéniques et de procédés d’analyses innovants, associés à des applications potentielles notamment en cancérologie, en infectiologie, en cardiologie ou en endocrinologie1. Selon certaines estimations, les nanotechnologies pourraient représenter un marché de 1 000 milliards de dollars en 20152.

Mais qui dit nouvelles technologies dit potentiels nouveaux risques, et de nombreuses voix s’élèvent contre elles. Les risques sanitaires et environnementaux encourus sont en effet méconnus, et d’aucuns estiment que les industriels jouent aux apprentis sorciers, et qu’un scandale similaire à celui de l’amiante est à redouter. Deux vétérinaires sur dix déclarent en avoir peur, ou du moins dénoncent le manque d’études à leur sujet : « Ce n’est pas tant les matériaux eux-mêmes qui me font peur que le fait que ces technologies sont à ce point prometteuses que l’on néglige les études préliminaires ayant trait à leur innocuité », témoigne ainsi un confrère. Peu de données relatives à leur dangerosité (établies postérieurement à leur commercialisation) sont en effet disponibles, tout au plus a-t-il été montré qu’elles possèdent un pouvoir oxydant.

Les études d’exposition sont rendues difficiles, notamment par l’absence de protocole standardisé et la variété des nanoparticules existantes, chacune avec un comportement propre. De plus, elles n’entrent dans aucun cadre réglementaire spécifique. Certains redoutent également une atteinte aux li­bertés individuelles (par des procédés de contrôle invisibles) et une dérive vers un transhumanisme, qui rendrait l’homme plus performant.

Au final, la communauté scientifique s’accorde sur le besoin impérieux de recher­ches dans ce domaine pour mieux comparer la balance bénéfices-risques et la nécessité d’établir un cadre réglementaire spécifique.

  • 1 Voir aussi La Semaine Vétérinaire n° 1534 du 5/4/2013 en pages 25-30.

  • 2 Commission nationale du débat public, avril 2010.

QUE REPRÉSENTENT POUR VOUS LES NANOTECHNOLOGIES ?

QUE REPRÉSENTENT POUR VOUS LES NANOTECHNOLOGIES ?

Sondage réalisé sur WK-Vet.fr auprès de 87 votants.

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