Antibiothérapie raisonnée
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SANTÉ ANIMALE
Auteur(s) : Hélène Rose
Juan Hernandez1 a présenté les recommandations du Gemi2 en matière d’antibiothérapie raisonnée, lors de la soirée du 26 mars à Frégis sur les maladies respiratoires.
À l’heure où la responsabilité des vétérinaires dans l’antibiorésistance est pointée du doigt, de nouvelles données scientifiques vont modifier nos habitudes de prescription. Les doses d’antibiotiques sont revues à la hausse. Dans un souci d’efficacité et pour éviter la sélection de germes résistants, la concentration de prévention des mutants (CMP) permet en effet de déterminer la concentration plasmatique à atteindre. Elle se substitue à la concentration minimale inhibitrice (CMI) qui a longtemps servi à établir les posologies. La zone intermédiaire entre la CMI et la CMP est une fenêtre de sélection des mutants résistants.
Pour les infections pulmonaires, par exemple, l’association amoxicilline-acide clavulanique serait à utiliser à une posologie comprise entre 20 et 25 mg/kg deux fois par jour, la céfalexine entre 25 et 30 mg/kg deux fois par jour, et les doses de fluoroquinolones seraient à multiplier par deux ou trois (à l’exception de l’enrofloxacine chez le chat, en raison de sa toxicité).
Le schéma thérapeutique indiqué dans le résumé officiel des caractéristiques du produit (RCP) de la pradofloxacine (Veraflox®), une fluoroquinolone de 4e génération, prend en compte la CMP3. Cette molécule, comme les autres fluoroquinolones ou les céphalosporines de 3e génération (céfovécine, Convenia®), n’est cependant à employer qu’en seconde intention, selon les résultats d’un antibiogramme. En première intention, la céfalexine, l’amoxicilline, ou les associations triméthoprime-sulfamide sont recommandées. Certaines durées de traitement pourraient être raccourcies.
Si ces prescriptions sont actuellement hors RCP, elles seront bientôt confortées par un support bibliographique, avec la présentation détaillée du consensus du Gemi sur l’antibiothérapie raisonnée lors du congrès du chat à Arcachon, début mai.
Cyrill Poncet1 a invité les confrères présents à ne pas utiliser d’antibiotiques lors des opérations de convenance telles que les ovariectomies chez la chatte ou la chienne, indiquant qu’ils ne sont pas nécessaires lorsque l’intervention est réalisée dans de bonnes conditions d’asepsie.