Voyageant de plus en plus avec leurs animaux, les clients doivent être mieux informés du risque rage - Le Point Vétérinaire.fr

Voyageant de plus en plus avec leurs animaux, les clients doivent être mieux informés du risque rage

17.06.2008 à 10:00:00 |

Le 24 avril 2008, un nouveau cas de rage a été déclaré dans le Var. Il s'agissait d'une jeune chienne de six mois importée de
Gambie via la Belgique. Ce cas n'a entraîné aucune nouvelle mesure de restriction sur le territoire national, l'animal n'ayant heureusement pas eu de contact avec d'autres animaux, hormis un chat, euthanasié.
Concernant le cas de Seine-et-Marne identifié en février dernier, qui a valu à la France de perdre son statut officiel de pays indemne pour deux ans, aucun cas secondaire n'a été diagnostiqué à ce jour. En outre, les animaux mis sous surveillance n'ont pas présenté de symptômes et aucun autre animal-contact n'a été signalé.
Depuis 2001, cinq autres cas de rage survenus dans l’Hexagone étaient liés à des importations de chiens infectés et non contrôlés en provenance du Maroc. Le 25 avril, l’Angleterre a elle aussi connu un cas de rage : une chienne âgée de huit semaines importée d'Asie. L'animal a déclaré des symptômes alors qu'il était placé en quarantaine, en application de la réglementation britannique vis-à-vis des animaux provenant de pays non indemnes. Il était arrivé le 17 avril du
Sri Lanka, avec treize autres chiens errants recueillis par une association de protection animale pour les faire adopter au Royaume-Uni. Les autorités vétérinaires britanniques ont pu se féliciter de l'efficacité de ce système de quarantaine, qui permet notamment au pays de conserver son statut indemne.
Les vingt autres cas de rage rapportés en Angleterre depuis 1946 ont toujours été le fait d'animaux importés.
Avec l'intensification des échanges, ces phénomènes de rage d'importation sont en augmentation en Europe et sollicitent un regain de vigilance à l'égard des mouvements d’animaux de compagnie. Cette menace, qui concerne aussi bien la santé animale que la santé publique, est encore sous-évaluée dans l'opinion. La maladie reste encore très présente en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient, essentiellement parmi les chiens errants. En Europe, la situation est disparate selon les pays, et concerne surtout la faune sauvage, à l'Est.

La vaccination, essentielle, n’est pas suffisante

Si les contrôles aux frontières doivent être renforcés, il est tout aussi fondamental de convaincre les voyageurs de l'importance de respecter la réglementation. Celle-ci tend à s'harmoniser en Europe, mais elle dépend à la fois du pays de destination et d'origine. Les dispositions légales ne visent qu'à prévenir le risque d'introduction d'un animal en incubation de rage. Si la vaccination antirabique est essentielle, elle n'est pas une garantie suffisante. Les deux derniers cas “importés” français, comme le cas anglais, étaient vaccinés, mais leurs propriétaires n'avaient pas respecté toutes les conditions réglementaires. Il faut aussi insister sur le danger de ramener de pays non indemnes des animaux de moins de trois mois,
trop jeunes pour être vaccinés. En France, cela n'est pas autorisé.

Michel Bertrou

Extrait de Supplément ASV 19 à La Semaine Vétérinaire 1316

Le 24 avril 2008, un nouveau cas de rage a été déclaré dans le Var. Il s'agissait d'une jeune chienne de six mois importée de
Gambie via la Belgique. Ce cas n'a entraîné aucune nouvelle mesure de restriction sur le territoire national, l'animal n'ayant heureusement pas eu de contact avec d'autres animaux, hormis un chat, euthanasié.
Concernant le cas de Seine-et-Marne identifié en février dernier, qui a valu à la France de perdre son statut officiel de pays indemne pour deux ans, aucun cas secondaire n'a été diagnostiqué à ce jour. En outre, les animaux mis sous surveillance n'ont pas présenté de symptômes et aucun autre animal-contact n'a été signalé.
Depuis 2001, cinq autres cas de rage survenus dans l’Hexagone étaient liés à des importations de chiens infectés et non contrôlés en provenance du Maroc. Le 25 avril, l’Angleterre a elle aussi connu un cas de rage : une chienne âgée de huit semaines importée d'Asie. L'animal a déclaré des symptômes alors qu'il était placé en quarantaine, en application de la réglementation britannique vis-à-vis des animaux provenant de pays non indemnes. Il était arrivé le 17 avril du
Sri Lanka, avec treize autres chiens errants recueillis par une association de protection animale pour les faire adopter au Royaume-Uni. Les autorités vétérinaires britanniques ont pu se féliciter de l'efficacité de ce système de quarantaine, qui permet notamment au pays de conserver son statut indemne.
Les vingt autres cas de rage rapportés en Angleterre depuis 1946 ont toujours été le fait d'animaux importés.
Avec l'intensification des échanges, ces phénomènes de rage d'importation sont en augmentation en Europe et sollicitent un regain de vigilance à l'égard des mouvements d’animaux de compagnie. Cette menace, qui concerne aussi bien la santé animale que la santé publique, est encore sous-évaluée dans l'opinion. La maladie reste encore très présente en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient, essentiellement parmi les chiens errants. En Europe, la situation est disparate selon les pays, et concerne surtout la faune sauvage, à l'Est.

La vaccination, essentielle, n’est pas suffisante

Si les contrôles aux frontières doivent être renforcés, il est tout aussi fondamental de convaincre les voyageurs de l'importance de respecter la réglementation. Celle-ci tend à s'harmoniser en Europe, mais elle dépend à la fois du pays de destination et d'origine. Les dispositions légales ne visent qu'à prévenir le risque d'introduction d'un animal en incubation de rage. Si la vaccination antirabique est essentielle, elle n'est pas une garantie suffisante. Les deux derniers cas “importés” français, comme le cas anglais, étaient vaccinés, mais leurs propriétaires n'avaient pas respecté toutes les conditions réglementaires. Il faut aussi insister sur le danger de ramener de pays non indemnes des animaux de moins de trois mois,
trop jeunes pour être vaccinés. En France, cela n'est pas autorisé.

Michel Bertrou

Extrait de Supplément ASV 19 à La Semaine Vétérinaire 1316

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