Vers une moindre exposition aux rayonnements ionisants - Le Point Vétérinaire.fr

Vers une moindre exposition aux rayonnements ionisants

18.05.2012 à 06:00:00 |
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Si les progrès en matière de radioprotection sont quantifiables, l’implication des structures vétérinaires dans la gestion de la sécurité demeure insuffisante.

Début mai, à l’Académie vétérinaire de France, la commission de radioprotection a fait le point sur les pratiques en la matière et sur les réglementations à venir. Concernant la radioprotection, la commission décèle 2 types d’effets – déterministes et aléatoires – qui concernent potentiellement les personnes exposées aux rayonnements ionisants. Les premiers interviennent à court terme et leur gravité est proportionnelle à la dose reçue. Les deuxièmes surgissent à long terme. Le signalement d’effets sur le cristallin, ainsi que sur les tissus cardiaques et vasculaires, a permis de faire évoluer la norme de sécurité : la limite de dose de rayonnements ionisants recommandée pour l’oeil est abaissée et passe de 150 mSv à 20 mSv par an. En termes de radiobiologie, la pratique vétérinaire est surtout confrontée aux effets des doses faibles, donc aux effets aléatoires.

Bilan des inspections de radiothérapie mitigé

Des études menées en équine sur 5 types d’activités (ambulatoire, clinique classique et référée, ventes de chevaux de selle et de galop) traduisent qu’aucune dose poitrine n’est révélée si les acteurs sont équipés de tabliers plombés. En activité ambulatoire classique, la dose d’exposition aux rayonnements est inférieure au seuil d’enregistrement, soit 0,1 mSv pour les dosimètres poignets et bagues. Cependant, lors des bilans pénalisants avec des clichés d’extrémités proximales ou de dos, les doses sont de l’ordre du millisievert sur les mains du praticien qui tient le générateur. L’énergie dans le faisceau primaire est 1 000 fois supérieure à celle située hors du faisceau. Se trouver hors de ce dernier avec une protection permet de diviser le risque par 40 !
Le bilan des inspections de radiothérapie menées en 2010 auprès de 900 structures vétérinaires est mitigé. La majorité (80 %) est équipée d’un dosimètre et a bénéficié (63 %) d’une vraie formation sur la radioprotection avec une personne certifiée. En revanche, la moitié des structures n’ont pas effectué le contrôle technique du générateur ni déposé leurs dossiers de déclaration et d’autorisation. En 2012, une campagne de sondage qui cible la pratique équine est en cours au niveau national. En Picardie, un groupe de travail qui réunit l’Avef, l’ASN et la DGT* étudie un projet de bonnes pratiques. En outre, à l’échelle européenne, une nouvelle directive cadre Euratom devrait voir le jour en 2016.

Clarisse Burger

* Avef : Association vétérinaire équine française ; ASN : Autorité de sûreté nucléaire ; DGT : Direction générale du travail

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