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Suivi du chien cardiaque

15.03.2012 à 06:00:00 |
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Les maladies cardiovasculaires affectent en moyenne 1 chien sur 10. Un dépistage précoce et un suivi sérieux sont primordiaux pour maximiser l’espérance de vie de l’animal cardiaque.

Environ 10 % des chiens présentent une affection cardiovasculaire. Ce trouble représente la 3e cause de maladie non accidentelle chez le chien, après les infections et les cancers. Sa fréquence augmente chez les seniors, jusqu’à atteindre plus de 80 % des animaux âgés de plus de 16 ans.

Principales maladies cardiovasculaires du chien

L’auxiliaire vétérinaire doit apprendre à reconnaître les signes cliniques évocateurs d’une affection cardiovasculaire chez le chien et savoir comment les expliquer au propriétaire. Les cardiopathies canines sont principalement de 2 sortes :

> Les cardiomyopathies dilatées se rencontrent le plus souvent chez les chiens de races de grande taille, et se traduisent par un muscle cardiaque dont la contraction est diminuée et qui résiste moins bien à la pression du flux sanguin. Ces troubles entraînent un amincissement des parois du myocarde et une augmentation des cavités.
> Les valvulopathies correspondent à une atteinte des valvules séparant les oreillettes des ventricules (valvules mitrale à gauche et tricuspide à droite). Les valvules défaillantes ne sont plus étanches. Elles laissent le sang refluer à travers elles, à contre-courant, à chaque contraction. La présence d’une valvulopathie se confirme à l’auscultation cardiaque, qui met l’existence d’un souffle cardiaque en évidence. Ces cardiopathies ont toutes pour conséquences un ralentissement de la circulation et une stase sanguine. Mais, selon le côté atteint, les symptômes cliniques ne sont pas les mêmes. En effet, le coeur gauche envoie le sang vers la circulation pulmonaire. Une insuffisance cardiaque gauche peut donc provoquer un oedème pulmonaire, responsable de gêne respiratoire, de toux, voire de dyspnée. Le coeur droit projette le sang vers la grande circulation, qui irrigue les muscles et les organes. Une insuffisance cardiaque droite entraînera donc une ascite (épanchement abdominal), des oedèmes des membres et/ou une fonte musculaire, principalement. Dans les 2 cas, l’apport en oxygène jusqu’aux organes est diminué et les chiens présentent souvent une fatigue générale, puis une intolérance à l’effort, parfois même des syncopes.

Les affections cardiovasculaires sont des maladies chroniques et évolutives, nécessitant un traitement au long cours (à vie). La gravité de l’atteinte s’évalue à partir des manifestations cliniques présentées par l’animal. Le stade I correspond à une phase cliniquement compensée : le chien ne présente pas de symptômes. Les autres phases, jusqu’au stade IV, sont symptomatiques.
Les cardiopathies sont parfois congénitales : la majorité des cavaliers king Charles présentent ainsi des troubles cardiaques. Elles peuvent aussi être acquises. Mais toutes s’aggravent s’aggravent avec le temps. Les chiens cardiaques évoluent tous du stade I au stade IV, et jusqu’à la mort si aucun traitement n’est mis en place.
Il est donc primordial d’aider les propriétaires à repérer les symptômes évocateurs d’une insuffisance cardiaque, afin de les diriger rapidement vers la consultation d’un vétérinaire. Celui-ci proposera un traitement adapté selon le type d’atteinte et du stade de la cardiopathie. Car l’espérance de vie du chien est fortement corrélée à la précocité de la prise en charge.

Valérie Delteil-Prévotat

Extrait du Supplément ASV à La Semaine Vétérinaire n°1487 du 16 mars 2012

 

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