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Les allergies alimentaires du chien et du chat

19.04.2012 à 06:00:00 |
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Les allergies alimentaires sont des affections assez fréquentes. Leur diagnostic est délicat et la chronicité difficile à accepter pour le propriétaire. Découvrir puis traquer l’aliment coupable représente l’enjeu du diagnostic et du traitement.

De nombreux aliments sont susceptibles de provoquer une réaction de rejet alimentaire. Or, il ne s’agit pas toujours d’allergie. Une allergie alimentaire répond à un mécanisme immunitaire. Elle se manifeste sous la forme d’une dermatose non saisonnière, associée à l’ingestion d’une ou plusieurs substances présentes dans l’alimentation, et dont la gravité n’est pas liée à la quantité absorbée. Il convient de ne pas confondre ces allergies avec les intoxications (dues à des mycotoxines ou des toxines botuliques, où la gravité des symptômes dépend souvent de la dose ingérée) ou avec les intolérances alimentaires. À l’exception de celle au gluten ou au lactose (dans lesquelles l’organisme est incapable de digérer le composant), les intolérances alimentaires se caractérisent par d’importantes réactions de type urticaire (hypersensibilité), qui ne sont pas d’origine immunologique. Le chocolat, les fraises, le saucisson, les fromages cuits, les crustacés, etc. déclenchent des intolérances par l’intermédiaire de substances vasoactives médiatrices de l’inflammation. En effet, ce sont des aliments riches en histamine, en tryptamine et en composés histamino-libérateurs. Les intolérances alimentaires sont d’ailleurs plus fréquentes que les allergies alimentaires.

Quels sont les facteurs prédisposants ?

Le sexe n’a pas d’influence. En revanche, les chiens sont plus souvent touchés que les chats. Dans chaque espèce, certaines races sont particulièrement prédisposées. Le labrador retriever et les chats siamois et burmese se trouvent en tête de liste. L’allergie est susceptible d’apparaître à n’importe quel âge, mais la fourchette la plus fréquente chez les carnivores domestiques se situe entre 6 mois et 3 ans.
D’autres facteurs de risque sont connus :
> l’ingestion régulière, mais en faible quantité, de protéines de poids moléculaire élevé ;
> les affections digestives : la perméabilité de la barrière intestinale (lors d’infection, de parasitisme ou d’intoxication) et la maldigestion exposent grandement le tube digestif à une arrivée massive d’antigènes. Chez le jeune animal (dont le système immunitaire est immature) et chez le senior, les maladies digestives sont à traiter rapidement. Lors de syndrome de malassimilation, une maldigestion (trouble de la digestion) est associée à une malabsorption (trouble de l’absorption des nutriments par les cellules intestinales ou de leur transport). Son origine est variable (insuffisance pancréatique ou biliaire, entéropathies inflammatoires, infectieuses, parasitaires, etc.) et il se manifeste souvent par de la diarrhée. Certaines races sont prédisposées ;
> l’atopie, qui provoque une dermatite de la face et des extrémités, liée au développement d’une hypersensibilité aux allergènes environnementaux (aéroallergènes par inhalation ou allergènes de contact comme le poil, le pollen, les acariens). De nombreuses races canines sont prédisposées à l’atopie. Et certaines cumulent les risques ! Chez celles-ci, un tiers des chiens atopiques sont également allergiques à certains aliments.

Sophie Guiter

Extrait du Supplément ASV à La Semaine Vétérinaire n°1492-1493 du 20 avril 2012, pages 12 à 15

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