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L’élevage félin en France

Valérie Delteil-Prévotat
| 23.05.2014 à 10:57:52 |
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Dès qu’une chatte a plus d’une portée par an, son propriétaire est considéré comme un éleveur professionnel et doit se plier à de nombreuses obligations légales. Au quotidien la reproduction, la gestation puis le suivi des chatons lors des premières semaines de vie nécessitent quelques connaissances spécifiques.

En 2013, 30 269 demandes de pedigrees ont été enregistrées pour des chatons nés en France, soit deux fois plus qu’en 2003 ! Pour près de 90 % des éleveurs félins, l’élevage n’est pas l’activité principale. Pourtant, la plupart d’entre eux sont considérés comme des professionnels à part entière. En effet, la loi du 6 janvier 1999 qualifie d’éleveur professionnel toute personne qui fait naître et vend plus d’une portée par an, qu’elle exerce ou non une autre activité. Seuls 29 % d’éleveurs se situent en-dessous de ce seuil et sont classés dans la catégorie amateurs.

La réglementation
Avant de commencer son activité, un éleveur professionnel doit :
- Obtenir un certificat de capacité par la validation d’une expérience en élevage de trois ans au minimum, par une équivalence de diplôme (les vétérinaires l’ont d’office, mais pas les auxiliaires) ou par la validation officielle d’un contrôle de connaissances et l’envoi d’un dossier sur le futur élevage à la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP, qui a repris les missions des ex-services vétérinaires).
- Se déclarer au centre de formalités des entreprises de la chambre d’agriculture, généralement en entreprise individuelle pour les petits élevages ou en société pour les plus grands.
- S’inscrire à la Mutualité sociale agricole (MSA) si le temps de travail consacré à l’élevage dépasse 1 200 heures par an (une cotisation de solidarité est due à partir de 150 heures annuelles).
- Mettre aux normes ses locaux et faire valider le dossier par la DDCSPP. Attention, un arrêté en date du 3 avril 2014 et publié au Journal officiel le 17 avril dernier (n° 0091) remplace celui du 30 juin 1992.
- Demander son affixe. Également appelé “nom de chatterie”, il désigne le “nom de famille” des chats qui naissent chez un même éleveur. Strictement personnel et unique, il doit être réclamé auprès du Livre officiel des origines félines (Loof), avant la première portée de préférence.
- Faire venir un vétérinaire pour effectuer une visite sanitaire d’élevage. Celui-ci vérifiera alors les locaux, l’état des animaux, le fonctionnement de l’élevage et la bonne tenue des différents registres obligatoires. Le décret du 28 août 2008 fixe deux visites par an.

Le choix de la race et des reproducteurs
Plus de 70 % des éleveurs félins n’élèvent qu’une seule race. Il s’agit généralement de celle qu’ils aiment le plus. Rares sont ceux qui la choisissent selon des critères objectifs (nombre de demandes, prix de vente, etc.).
L’éleveur doit posséder une femelle reproductrice au minimum. Le plus souvent, il en détient deux ou trois. La plupart des éleveurs ont aussi un ou plusieurs mâles. Cependant, certains font simplement saillir leurs chattes chez d’autres éleveurs. Ils évitent ainsi d’avoir à écarter les mâles lorsque ce n’est pas le moment d’avoir des chatons ou pour éviter les nombreux marquages des mâles entiers.
L’éleveur choisit ses reproducteurs selon différents critères :
- Des caractères morphologiques : le reproducteur est le plus proche possible des critères de beauté de sa race pour les transmettre au mieux à ses chatons.
- Des caractères génétiques : l’éleveur cherche à obtenir un taux de consanguinité entre ses mâles et ses femelles le plus bas possible, à éviter les tares, telles que la polykystose rénale, la cardiomyopathie hypertrophique, etc., et, parfois, à introduire dans son élevage de nouvelles couleurs ou dilution.
- Des critères sanitaires : tests négatifs pour les rétroviroses (FIV, FeLV) et le coronavirus et vaccinations à jour.
- De bons résultats en exposition.
- Un bon caractère pour que le reproducteur soit sociable et manipulable, et pour que ses chatons héritent de ces caractéristiques.

Pour plus d’informations, voir le Supplément ASV n° 79 à La Semaine Vétérinaire n° 1586 en pages 12 à 15.

Valérie Delteil-Prévotat
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