Zoonoses: une stabilisation inquiétante du nombre de cas en Europe - Le Point Vétérinaire.fr

Zoonoses: une stabilisation inquiétante du nombre de cas en Europe

Clothilde Barde | 18.12.2018 à 14:27:28 |
viande
© DECANTE FREDERIC - istock

Selon le rapport publié le 12 décembre dernier par l’Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), le nombre global de cas de zoonoses observées dans l’Union Européenne tend à se stabiliser.

Le bilan des trois principales zoonoses retrouvées dans l’UE est peu favorable pour l’année 2017 selon le rapport annuel sur les tendances et les sources des zoonoses publié par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) le 12 décembre dernier. En effet, en s’appuyant sur des données collectées dans les 28 États membres de l'Union européenne (UE) ainsi que dans neuf autres pays européens (Norvège, Islande, Suisse, Liechtenstein, Albanie, Bosnie-Herzégovine, Serbie, Monténégro et Macédoine), l’EFSA évalue chaque année les principaux risques zoonotiques associés à la chaîne alimentaire dans l’UE afin de garantir au mieux la protection des consommateurs et de la santé animale. Et le bilan dressé pour 2017 témoigne du fait qu’ « après plusieurs années de progrès significatifs dans la réduction du fardeau des maladies d’origine alimentaire dans l’UE, en particulier de la salmonellose, la situation n'évolue plus» comme l’a indiqué Marta Hugas, scientifique en chef de l'EFSA.

Salmonellose et campylobactériose: vers une stabilisation
Selon le rapport, la bactérie Salmonella reste la source la plus fréquente des foyers épidémiques d'origine alimentaire ou d'origine hydrique en UE (5079 foyers en 2017). Fréquemment présente dans les intestins d’oiseaux et de mammifères sains, l’agent pathogène se retrouve au sein de la chaine alimentaire dans les produits à base de viande crue de porc, de dinde et de poulet et dans les œufs. Même si en 2017 le nombre de cas observé a légèrement diminué par rapport à 2016 (6,8 %), la vraie tendance à la baisse amorcée en 2008 ne s’est pas confirmée ces dernières années. En effet, selon Mike Catchpole, scientifique en chef de l'ECDC, « La diminution du nombre de foyers épidémiques doit être saluée mais nous avons encore enregistré en moyenne 100 foyers épidémiques d'origine alimentaire ou hydrique par semaine en 2017, dont certains ont touché plusieurs pays ».
De même, la campylobactériose, zoonose provoquée par la contamination de la viande de poulet (de porcs ou de bovins) crue ou insuffisamment cuite, est la zoonose la plus communément signalée dans l'UE en 2017 malgré une légère diminution du nombre de cas par rapport à 2016 (246 158 contre 246 917).

Une progression de la listériose
Par ailleurs, la listériose (Listeria monocytogenes), principalement transmise via la consommation de poisson et de produits de la pêche (6%) ou de salades prêtes à manger (4,2%), est en recrudescence globale depuis ces cinq dernières années surtout chez les personnes âgées de plus de 84 ans (taux de mortalité de 24%). En 2017, le nombre d’infections signalées a légèrement diminué par rapport à l’année précédente (2480 vs 2509), cependant selon Mike Catchpole « La tendance à la hausse de la listériose, qui continue à provoquer des décès chez les groupes les plus vulnérables, doit être inversée».

De nombreuses autres zoonoses
Enfin, le rapport a rappelé que de nombreuses autres zoonose (tuberculose liée à Mycobacterium bovis, les bactéries Brucella, STEC, Yersinia, les parasites Trichinella, Echinococcus, Toxoplasme congénital, le virus de la rage, Coxiella burnetii (fièvre Q), le virus du Nil occidental et la tularémie) ont aussi été retrouvées en 2017, avec une fréquence moindre, dans les pays de l’UE.

Renforcer la lutte
Comme l’a conclu, Mike Catchpole « Ces infections constituent donc une source significative de maladie chez l'homme dans l'UE ». Il conviendra de poursuivre la lutte et de « redoubler d’effort pour continuer à faire baisser ces chiffres »  selon Marta Hugas, scientifique en chef de l'EFSA.

Clothilde Barde
Réagir à cette actualité
Cet espace a vocation à débattre et partager vos avis sur nos contenus. En réagissant à cette actualité, vous vous engagez à respecter les conditions générales d’utilisation de Le Point Vétérinaire.fr. Tout commentaire calomnieux ou injurieux sera supprimé par la rédaction.
Retrouvez toute l’actualité vétérinaire
dans notre application