Vers la fin de “l’exception française” - Le Point Vétérinaire.fr

Vers la fin de “l’exception française”

30.09.2011 à 06:00:00 |
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La nouvelle réforme du cursus vétérinaire est engagée, avec en ligne de mire son inscription dans l’espace européen de l’enseignement supérieur.

En près d’une décennie, les étudiants vétérinaires auront inauguré bien des réformes de leur enseignement! Ou plutôt essuyé les plâtres ? 1 + 4, 2 + 4, 2 + 5, et pourquoi pas une nouvelle formule arithmétique d’ici peu ? Seule certitude, il aura fallu parfois faire le grand écart (nouvelles promotions, classes tronquées, transition entre les programmes, etc.) pour rattraper les erreurs. Comme comprendre que les impératifs européens n’avaient pas été pris en compte, ou que les budgets devaient aussi subir des coupes drastiques, sans parler du puissant lobbying des enseignants agrégés des classes préparatoires. Ces derniers sont parfois apparus plus motivés à maintenir leur pré carré, avec pour seul objectif leur intérêt, qui n’est pas forcément de permettre à l’étudiant de décrocher sereinement son diplôme dans un cadre eurocompatible et en
adéquation avec les réalités de son exercice futur.
Si la diversification des concours à l’issue de ces classes préparatoires est en effet une avancée, la non-reconnaissance de leur programme dans le cursus vétérinaire a constitué une pierre d’achoppement. Nos écoles n’ont pas toujours brillé non plus par leurs moyens matériels ou la modernité de leurs locaux…

Eurocompatibilité et ouverture à l’international

Si chacun reconnaît que le vivier de notre profession et son visage de demain se dessinent aujourd’hui au sein des écoles (dont l’intitulé échappe parfois à un principe de bon sens qui consistait à retrouver le terme “vétérinaire” dans leur nom), ces aléas et ces revirements sont souvent bien dommageables. Certains talents, dans les écoles vétérinaires, ne demanderaient pourtant qu’à s’épanouir, tant au niveau des étudiants que des enseignants, sans avoir à supporter toutes les conséquences des aléas administratifs ou financiers.
L’ouverture à l’international et au partenariat des vétérinaires avec les acteurs de demain peut paraître parfois à la traîne aussi.
La réforme du cursus vétérinaire aura au moins eu le mérite de générer plusieurs rapports, autour d’un consensus : le sujet devenait urgent et un changement était nécessaire pour éviter aux étudiants de subir “l’exception française”. Tous ces rapports ne se sont pas tous distingués, ni par leur démarche constructive ou proactive, ni par la façon dont la profession vétérinaire avait (ou non) été consultée… Saluons néanmoins les dernières initiatives en date, comme l’excellent rapport de notre confrère Bernard Vallat (directeur général de l’OIE*), qui a apporté beaucoup au débat grâce à une vision qui dépasse (enfin!) le cadre franco-français. Le comité à haut niveau du plan de modernisation de la formation vétérinaire française s’en est d’ailleurs largement inspiré pour émettre les 26 recommandations qui ont abouti, à la suite des différentes réunions qui se sont tenues ces derniers mois.

Marine Neveux

Pour en savoir plus, voir La Semaine Vétérinaire n° 1464 du 30 septembre 2011, en page 15

 

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