Véronique Luddeni : « Nous aurons besoin d’une aide pour tenir le coup » - Le Point Vétérinaire.fr

Véronique Luddeni : « Nous aurons besoin d’une aide pour tenir le coup »

Tanit Halfon | 13.10.2020 à 14:52:40 |
véronique luddeni
© Véronique Luddeni

Malgré les ravages de la tempête Alex, l’aide aux animaux se met rapidement en place. Témoignage de Véronique Luddeni, vétérinaire à Saint-Martin-Vésubie, dans les Alpes-Maritimes.

La vétérinaire et vice-présidente du syndicat national d’exercice libéral (SNVEL), Véronique Luddeni, habite à Saint-Martin-Vésubie (Alpes-Maritimes). Après le passage de la tempête Alex, qui a ravagé sa commune, elle s’est organisée avec ses collègues de travail, ses amis, et autres bénévoles, pour continuer à assurer les soins aux animaux. Gracieusement.

«  Après une première phase de sidération, nous avons mis en place une médecine et chirurgie d’urgence solidaire : en cette période, il serait inélégant de fonctionner autrement. En parallèle, nous avons aussi organisé un pôle logistique pour assurer la distribution de médicaments et de nourriture, aux habitants de la commune et des environs. Des bénévoles, dont mon mari qui est guide en haute-montagne, participent aux opérations de distributions, par exemple ils ont acheminé du foin et des granulés pour nourrir des chevaux qui sont actuellement enclavés. Nous avons aussi pu distribuer des graines pour des poules, des lapins et des petits ruminants. Tout cela se fait à pied, mais les autorités locales ont pu mettre aussi à disposition un hélicoptère pour le faire.

Je suis également la vétérinaire du parc animalier Alpha (parc à loups). Là-bas, les dégâts sont immenses, c’est vraiment le chaos. Pour l’instant, il n’est plus qu’accessible à pied, à 5 heures de marche au lieu des 15 minutes en voiture. Deux soigneurs sont allés distribuer de la nourriture aux animaux. Trois loups arctiques et sept loups canadiens se sont échappés. L’objectif est maintenant de les capturer de manière douce et intelligente, par télé anesthésie, en collaboration avec l’Office français de biodiversité de PACA. Nous avons déjà réussi à en rattraper un loup canadien, et un loup arctique est mort.

A la clinique, on fait ce qu’on peut, avec les moyens dont on dispose : au début, j’ai du faire par exemple de la chirurgie éclairée à la lampe frontale. En ce moment, je reçois entre 5 à 12 propriétaires d’animaux par jour. Outre les situations d’urgence, nous continuons bien-sûr à assurer les suivis. Par ailleurs, étant donné qu’il n’y a plus de rentrée d’argent, j’ai du mettre mes salariés en chômage partiel, mais elles continuent à venir aider de manière bénévole. Si nous assurons la permanence et la continuité des soins, j’ai grandement besoin d’aide. Humaine d’abord et j’appelle les vétérinaires de la côte à venir nous aider à assurer les gardes ici, nous pourrons les loger. Financière aussi, bien-sûr, je n’y pense pas trop pour l’instant, je suis dans l’action, mais il est évident que nous aurons besoin d’une aide pour tenir le coup. J’appelle aussi les gens à revenir dans notre vallée, dans quelques mois, pour aider l’économie locale à repartir. »

Une autre structure vétérinaire se trouve également dans la zone touchée par la tempête, dans la vallée voisine de la Roya. Il s’agit de celle du vétérinaire François Xavier Buffet. Nous n’avons pas pu le joindre par téléphone pour recueillir son témoignage.

Si vous souhaitez aider, vous pouvez déjà faire un don sur la cagnotte Leetchi organisée par le SNVEL. Pour y accéder, cliquez sur ce lien. 

Tanit Halfon
1 commentaire
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Baussier Michel, Vétérinaire le 15-10-2020 à 21:58:18
Courage, Véronique! Et bravo pour ce que tu fais! De tout coeur avec toi! Michel
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