Ventes d’antibiotiques : l’ALEA atteint son plus bas niveau depuis 1999 - Le Point Vétérinaire.fr

Ventes d’antibiotiques : l’ALEA atteint son plus bas niveau depuis 1999

Michaella Igoho-Moradel

| 17.11.2022 à 17:18:00 |
© Istock - debieux

L’exposition globale des animaux aux antibiotiques a continué de diminuer sur les 5 dernières années. Entre 2020 et 2021, le volume total des ventes d’antibiotiques s’élève à 371 tonnes d’antibiotiques soit une baisse de 10,7 %.

« Une diminution de 59,5 % est observée par rapport à 2011, année de référence pour le premier plan Ecoantibio. Cette évolution est en grande partie imputable à une diminution des ventes d’antibiotiques administrés par voie orale » indique l’Agence nationale du médicament vétérinaire (Anses-ANMV) dans son rapport annuel sur le suivi des ventes d’antibiotiques en France, publié jeudi 17 novembre 2022 à l’occasion de la semaine mondiale pour le bon usage des antibiotiques.

Par rapport à 2011, l’exposition globale des animaux a diminué de 47,0 %. Les données de ventes permettent d’estimer le niveau d’exposition des animaux aux antibiotiques : l’indicateur ALEA (Animal Level of Exposure to Antimicrobials) correspond au rapport entre le poids vif traité estimé et la biomasse de la population animale en France.

Une baisse chez toutes les espèces en 10ans

Cette baisse a été constatée chez toutes les espèces au cours des 10 dernières années : 23,0 % pour les bovins, -58,5 % pour les porcs, -67,9 % pour les volailles, -44,7 % pour les lapins. « Le niveau d’exposition des chats et des chiens est proche de celui estimé en 2011 (+0,2 %). Le nombre de traitements intramammaires par vache laitière a diminué de 33,9 % par rapport à 2011 (-12,6 % pour les traitements administrés au tarissement et -49,4 % pour les traitements en période de lactation). » Globalement, l’ALEA a diminué de 3,2 % entre 2020 et 2021. L’agence explique que pour toutes les espèces animales, l’évolution de l’exposition sur un an varie selon les formes pharmaceutiques : -18,2 % pour les prémélanges médicamenteux, -1,6 % pour les poudres et solutions orales et -2,2 % pour les injectables. L’ exposition aux fluoroquinolones et aux céphalosporines de dernières générations est elle aussi maitrisée. « Depuis 2017, la fréquence des traitements avec les antibiotiques d’importance critique est devenue très faible » note l’ANMV.

L’exposition des chats, des chiens et des chevaux à surveiller

L’agence note toutefois que sur la dernière année, l’évolution de l’exposition varie selon les espèces : -0,9 % pour les bovins, -7,2 % pour les porcs, -8,6 % pour les volailles, -12,7 % pour les lapins et +9,9 % pour les chats et chiens. « L’augmentation de l’exposition observée entre 2020 et 2021 pour les animaux de compagnie fait suite à une hausse de 6,9 % entre 2019 et 2020. Une augmentation de l’exposition a aussi été observée pour les chevaux (+17,7 % en un an). L’évolution de l’exposition des chats, des chiens et des chevaux devra être surveillée au cours des prochaines années. » En 2021, l’exposition des animaux aux antibiotiques a atteint son plus bas niveau depuis 1999. « Après une forte baisse de l’ALEA entre 2011 et 2016, l’exposition animale a continué de diminuer sur les 5 dernières années. Cette diminution est néanmoins relativement moins importante que pendant le premier plan Ecoantibio (-16,5 % par rapport à 2016). Une relative stabilisation de l’exposition animale est observée sur les cinq dernières années pour la majorité des familles d’antibiotiques, excepté pour les familles Tétracyclines et Polypeptides pour lesquelles l’exposition continue de diminuer. »

Michaella Igoho-Moradel

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