Vaccination porcine : alerte sur la recombinaison de deux souches vaccinales SDRP - Le Point Vétérinaire.fr

Vaccination porcine : alerte sur la recombinaison de deux souches vaccinales SDRP

Tanit Halfon | 27.11.2019 à 10:47:26 |
porcs
© iStock-t-lorien

L’Anses a signalé qu’une quarantaine d’élevages porcins danois avaient été touchés par un virus recombinant SDRP, issu de deux souches vaccinales. L’agence recommande d’éviter l’usage de vaccins vivants différents au sein d’un même élevage.

Début novembre, un phénomène de recombinaison entre deux souches vaccinales contre le syndrome dysgénésique respiratoire porcin (SDRP) a été confirmé au Danemark. Le virus recombinant est issu des souches des vaccins UNISTRAIN PRRS et SUVAXYN PRRS MLV. Il a été détecté dans une quarantaine d’élevages porcins, cette forte propagation étant liée à une infection de verrats d’une station de sélection. Les porcs touchés ont présenté des symptômes comparables à ceux provoqués par les souches virulentes du terrain. Face à ce constat, les autorités sanitaires danoises ont pris la décision de suspendre la commercialisation du vaccin SUVAXYN PRRS MLV. En parallèle,  l’Agence européenne du médicament est en train de procéder à une réévaluation de son rapport bénéfice-risque.

Dans ce contexte, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) recommande « de ne pas utiliser dans un même élevage des vaccins SDRP vivants différents, que ce soit de manière concomitante ou consécutive. » Elle précise que les porcs charcutiers et les cochettes seraient les plus à risque, ces animaux présentant souvent une immunité insuffisante vis-à-vis du virus. De plus, l’agence conseille aussi de renforcer la surveillance sur le terrain, notamment l’apparition de symptômes marqués de la maladie dans des élevages vaccinés.  En cas de doute, il convient de procéder à une déclaration de pharmacovigilance.

Un précédent cas en France

Le phénomène de recombinaison est documenté, notamment pour le génotype 2 du virus SDRP. En France, un cas avait été détecté dans un élevage porcin en décembre 2014 (souches VP-046 Bis et DV, génotype 1). Ce qui avait amené l’Anses à lancer une étude avec pour objectif d’évaluer le niveau de virulence de la souche recombinante identifiée. Il avait été ainsi constaté une virulence accrue de la souche recombinante, associée à une excrétion virale prolongée, à l’origine d’une persistance chronique de la souche dans l’élevage. Face à ces résultats, les auteurs de l’étude avaient recommandé de ne pas changer de souches vaccinales SDRP-1 dans un laps de temps réduit, et de ne pas vacciner les mêmes animaux avec deux souches vaccinales SDRP-1 différentes. De plus, cas de circulation d’une souche SDRP dans un élevage, l’idéal serait de confirmer son identité par séquençage (souche d’origine vaccinale ?) avant d’envisager la mise en œuvre d’un protocole de vaccination. 

Tanit Halfon
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