Vaccination anti-H1N1 : des libéraux piqués au vif - Le Point Vétérinaire.fr

Vaccination anti-H1N1 : des libéraux piqués au vif

10.11.2009 à 07:00:00 |

Roselyne Bachelot l'a promis lundi : elle ira se faire vacciner dès le début de la campagne de vaccination contre le nouveau virus grippal, jeudi 12 novembre. «Je ne suis pourtant pas prioritaire, mais ma vaccination aura valeur d'exemple», a-t-elle argué. La ministre de la Santé a en effet fort à faire pour promouvoir un dispositif attaqué sur plusieurs fronts.

Parmi les dernières piques en date, le refus affiché par plusieurs syndicats de professionnels de santé libéraux de cautionner la réquisition de ces soignants. Réquisition qui pourra être prononcée par les préfets pour compléter les effectifs des centres de vaccination dans les régions où le volontariat ne suffira pas.

«Après le flot des réquisitions des élèves infirmiers, des étudiants en médecine et des médecins généralistes»
, il est «question d'imposer aux infirmiers libéraux de rallier les centres de vaccination par réquisition, sans tenir compte du particularisme de leur exercice, de l'obligation de la continuité des soins à domicile et même sans qu'ils soient eux-mêmes vaccinés», protestait vendredi l'Organisation nationale des syndicats d'infirmiers libéraux (Onsil).

Le syndicat, qui déplore «! une vaccination qui tourne au fiasco», demande aux infirmiers libéraux «d'attendre que les autorités viennent les chercher chez leurs patients et de faire constater qu'ils sont dans l'impossibilité d'assurer leur obligation de continuité des soins»...

Vaccination au cabinet ?

Chez les médecins, plusieurs organisations sont montées au créneau. Parmi elles, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), qui plaide pour autoriser la vaccination dans les cabinets volontaires libéraux. Une idée également avancée par la Conférence nationale des présidents d'unions régionales des médecins libéraux (URML).

Les instructions ministérielles diffusées le 2 octobre prévoient que la campagne s'appuie en priorité sur les étudiants infirmiers et les étudiants en médecine, encadrés par des médecins de plein exercice, les médecins libéraux n'arrivant qu'en dernière ligne.

En Basse-Normandie, les trois préfets de département ont déjà averti les organisations représentant les médecins qu'ils allaient procéder à des réquisitions «actives» de médecins libéraux pour travailler dans les centres de vaccination. Dans cette région, « il y a très peu de médecins salariés et cela ne suffit pas à remplir les plages horaires », regrette le Dr Antoine Leveneur,  président de l'URML de cette région, et vice-président de la Fédération des médecins de France (FMF). Il précise que sur 2 400 praticiens libéraux exerçant en Basse-Normandie, seuls 65 se sont portés volontaires pour l'instant. Et d'ajouter : « Ce n'est pas le moment de faire en sorte que les cabinets soient désertés par les médecins »...

Nicolas Cochard et Lise Kipman (avec APM)


La grippe et la vaccination en chiffres

  • Plus de 6 000 personnes dans le monde sont mortes des suites d'une contamination au nouveau virus, a annoncé l'Organisation mondiale de la santé vendredi.
  • En France, 30 décès étaient attribués à la grippe A/H1N1 samedi, selon un bilan de l'Institut de veille sanitaire. Deux patients décédés ne présentaient aucun facteur de risque.
  • 80 000 professionnels de santé ont été vaccinés depuis le 20 octobre. Cela représente un taux d'environ 10 %. « Encourageant mais pas satisfaisant », a commenté Roselyne Bachelot lundi.
  • Près de 6 millions de Français font partie du public prioritaire, et sont invités à se faire vacciner dès le 12 novembre. Parmi eux, les soignants non encore vaccinés, l'entourage des nourrissons de moins de six mois, ou encore les personnes vulnérables (problèmes respiratoires). Les femmes enceintes seront appelées à se faire vacciner lorsque l'autorisation de mise sur le marché du vaccin non adjuvé aura été donnée.
  • Soixante établissements scolaires de France et 130 classes ont été temporairement fermés depuis la rentrée scolaire en raison de l'épidémie.
  • Début septembre, Roselyne Bachelot estimait à 1,5 milliards d'euros le coût estimé de la lutte contre la pandémie en France.
  • Seulement 21 % des Français se déclarent prêts à se faire vacciner contre la grippe H1N1 ! selon un sondage paru dans l'hebdomadaire Marianne, réalisé les 2 et 3 novembre.

 

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