Dans une étude portant sur des golden retrievers, stérilisation et prise de poids sont corrélées, quel que soit l’âge à laquelle elle est réalisée. L’effet sur les troubles orthopédiques est plus nuancé.
L’intérêt de la stérilisation systématique des animaux de compagnie est de plus en plus débattu, en raison notamment de ses potentiels effets indésirables sur le long terme. Une étude prospective américaine* (Etats-Unis), menée sur une cohorte de golden retrievers, s’intéresse à l’influence de la gonadectomie sur le surpoids et les lésions orthopédiques (rupture du ligament croisé cranial ou arthrose).
Un risque accru de surpoids quel que soit l’âge au moment de l’intervention
2764 golden retrievers sont inclus dans l’étude, sans surpoids ou antécédent d’affection orthopédique. Ils sont répartis en 4 groupes : chiens non stérilisés (pris comme référence dans l’étude), stérilisés à 6 mois ou moins, entre 6 mois et 12 mois ou moins, et à plus de 12 mois. Comparés aux chiens entiers, tous les chiens stérilisés, quel que soit l’âge au moment de l’intervention, montrent un risque accru de surpoids. Ainsi, le risque de surpoids dans le groupe stérilisé à moins de 6 mois par rapport au risque dans le groupe contrôle (hasard ratio, HR) est de 1,81, le HR pour les animaux stérilisés entre 6 et 12 mois est de 2,21 et celui pour ceux stérilisés à plus d’un an est de 1,56. Les auteurs ont noté que, parmi les animaux entiers, les femelles ont un risque 43% plus élevé de présenter un surpoids par rapport aux mâles, tandis que parmi les chiens stérilisés, les femelles ont un risque 24% moins élevé de présenter un surpoids par rapport aux mâles.
Un lien entre stérilisation précoce et troubles orthopédiques
Les chiens stérilisés à moins de 6 mois présentent une augmentation de plus de 300% du risque de développer une lésion orthopédique par rapport aux chiens non stérilisés. Une observation qui n’est pas constatée dans les autres groupes. Le sexe de l’animal n’influence pas le risque de survenue de telles affections, qui est par ailleurs doublé quand l’animal est en surpoids.
Les auteurs suggèrent que des études complémentaires soient menées pour déterminer si l’impact sur le surpoids reste réel au fur et à mesure que les animaux vieillissent. D’autres études seraient de même bienvenues pour expliquer les effets disparates de l’âge de stérilisation sur la survenue de lésions orthopédiques, une constatation qui pourrait être en lien avec la durée de l’imprégnation hormonale. Les auteurs soulignent que les recommandations relatives à l’âge de stérilisation devraient prendre en compte de nombreux facteurs, incluant la race et le gabarit de l’animal (cette étude s’intéressant à des chiens de grande race).
Alerter la rédaction sur une réaction
Les détracteurs trouveront toujours tout un tas d'objections, scientifiquement fondées (physiopathologie) ou non (études statistiques = biaisées), comme en ce qui concerne la vaccination.
Néanmoins, tout mis ensemble (pyomètres, tumeurs diverses, surpopulation, comportement, etc...) la balance pèse encore très lourd POUR la stérilisation, à étudier au cas par cas naturellement !
Alerter la rédaction sur une réaction