« Une démarche « One health » est au centre de nos réflexions » - Le Point Vétérinaire.fr

« Une démarche « One health » est au centre de nos réflexions »

Propos recueillis par Michaella Igoho-Moradel | 17.12.2020 à 11:17:24 |
Marc Prikazsky
© Ceva Santé animale

Pour faire face à la crise sanitaire, la Région Nouvelle-Aquitaine a créé début novembre un Conseil scientifique. Il est composé d’un ensemble d’experts issus de différents domaines. Marc Prikazsky (A83), Président Directeur Général de Ceva Santé animale, en est membre.

Alors que des voix s’élèvent afin que l’expertise vétérinaire soit pleinement mobilisée dans la gestion de la crise sanitaire, en intégrant par exemple un vétérinaire au Conseil scientifique Covid-19, la région Nouvelle-Aquitaine compte parmi les membres de son conseil scientifique local, Marc Prikazsky (A83), Président Directeur Général de Ceva Santé animale. Il revient, dans cet entretien, sur le rôle de ce groupe de réflexion.

Qui a crée ce conseil scientifique régional ?

Ce Conseil a été créé par Alain Rousset, Président de la Région Nouvelle-Aquitaine, qui est très sensible à un certain nombre de problématiques mais pas uniquement en réponse à la crise de la Covid-19. Du fait de mon implication dans la vie locale, j’ai été spontanément contacté par lui afin d’intégrer ce conseil scientifique régional. Une démarche « One health » (Une seule sante) est évidemment au centre des réflexions de notre groupe de travail.

Quelle est sa composition ? Quel est son rôle ?

Il est composé d’une quarantaine de membres avec des compétences diverses. Il s’agit d’un groupe de réflexion dont le but est d’accompagner la région dans la gestion de la crise sanitaire actuelle mais pas uniquement. Il mène une réflexion dans le moyen, long terme sur d’autres risques émergents. Nous menons par exemple des réflexions sur le risque nucléaire et sa gestion, l’utilisation de produits phytosanitaires ou encore la gestion des publics fragiles particulièrement touchées dans des périodes de crises sanitaires ou économiques. L’intérêt est d’avoir des contributions de personnes pragmatiques issues de tous les domaines afin de se préparer à une prochaine crise.

Le Conseil scientifique Covid-19 devrait-il suivre cet exemple ?

 L’absence de vétérinaire dans ce Conseil scientifique Covid-19 est incompréhensible! Il s’agit d’une zoonose. Il me paraît logique d’inclure les vétérinaires qui ont cette vision très globale de la médecine de population de par leur formation. La profession vétérinaire est en train de se souder au travers de cette crise. Nous avons un rôle majeur à jouer. Au-delà des compétences que la profession peut apporter, elle a tout intérêt à maintenir le réseau d’épidémiosurveillance qu’elle a mis en place. Par ailleurs, la gestion de la crise sanitaire actuelle démontre encore que la France fonctionne de façon très centralisée. Il y a un problème de rouages dans l’administration et de transmission de l’information. Il serait préférable de revenir à un niveau régional pour gérer une telle crise et mieux faire passer des messages importants. Il va falloir que l’on se prenne en main localement. Par exemple, nous nous sommes interrogés sur la façon dont le vaccin contre la Covid-19 serait acheminé et distribué au niveau local. Des membres spécialisés de la vaccination ont aussi souligné la nécessité d’adopter une stratégie de communication adaptée auprès des jeunes et des personnes âgées. Si cette initiative peut permettre d’aider d’autres régions voire l’Etat, nous en serions ravis. 

Propos recueillis par Michaella Igoho-Moradel
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