Une carte de distribution des tiques Ixodes ricinus - Le Point Vétérinaire.fr

Une carte de distribution des tiques Ixodes ricinus

Tanit Halfon

| 08.06.2022 à 15:22:00 |
© iStock-LadislavKube

Fruit d’une collaboration entre plusieurs équipes de recherche, cette carte indique les zones les plus favorables à l’activité de cette espèce de tiques. D’autres travaux, en cours, permettront d’aboutir à des cartes de risque, suivant les conditions météorologiques.

On en sait plus sur le risque sanitaire lié à Ixodes ricinus, a-t-il récemment annoncé par voie de communiqué de presse. On dispose ainsi désormais d’une carte de distribution de cette espèce de tiques sur le territoire français. Cette carte a été élaborée par des équipes de l’Inrae, VetAgro Sup, Anses, Cirad, avec l’appui de Boehringer Ingelheim, dans le cadre du plan national de lutte contre la maladie de Lyme. Ixodes ricinus, qui est l’espèce de tique est la plus abondante en Europe de l’ouest, est vectrice de l’agent de la maladie de Lyme, Borrelia burgdoferi. Elle participe aussi à la transmission d’autres pathogènes d’intérêt en médecine humaine mais aussi vétérinaire (animaux de rente, équins, chiens) : le virus de l’encéphalite à tiques, Anaplasma spp., Coxiella burnetii (fièvre Q), ou encore Babesia divergens.

Des zones favorables sur une large partie du territoire

Plusieurs facteurs environnementaux ont été intégrés pour l’élaboration de cette carte : le climat, l’altitude, l’occupation du sol, la présence d’hôtes. In fine, il ressort plusieurs niveaux d’habitats favorables pour les tiques, qui ont été confortées par des données du terrain via des campagnes de récolte de tiques au stade nymphal. « La carte confirme que les zones les plus favorables à la présence de tiques se situent dans le centre, le nord-est et le sud-ouest, tandis que les habitats les moins favorables sont dans les régions méditerranéennes et de haute montagne », indique le communiqué de presse.

Les chercheurs ont aussi construit un modèle mathématique visant à prédire l’activité des tiques suivant la météo, sur la base de données terrain (7 observatoires de France, période de collecte de 2014 à 2021). « Deux modèles phénologiques distincts ont été identifiés dans les climats plus froids - un modèle unimodal avec un pic estival et une pause hivernale complète ; et dans les climats plus chauds - un modèle unimodal avec un pic printanier sans pause hivernale », écrivent les chercheurs.

Ces 2 outils seront utiles au gestionnaire de risque qui pourra bien identifier les régions et périodes à risque d’exposition, afin d’adapter la lutte contre les maladies vectorielles. Ils apparaissent aussi utiles aux vétérinaires, qui pourront s’appuyer sur ces données pour mieux appréhender le risque pour les animaux domestiques.

A plus long terme, il est prévu de construire « des cartes d’activité des tiques en fonction des données météorologiques à l’échelle de la France métropolitaine », indique le communiqué de presse.

Tanit Halfon

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