Une équipe de chercheurs de l’École nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT) et de l’Institut National de la recherche agronomique et de l’environnement (INRAE) a étudié une méthode de gestion de la crise sanitaire de Covid-19 en s’appuyant sur le modèle des maladies animales en élevage.
Un modèle d’évaluation des stratégies de gestion de la sortie de confinement de la crise de Covid-19 vient d’être publié par une équipe de chercheurs en économie de la santé animale de l’École nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT) et de l’Institut National de la recherche agronomique et de l’environnement (INRAE) le 16 novembre 2020 dans Frontiers in Public Health.
Des approches similaires
En effet, l’approche régulièrement utilisée en santé animale, notamment pour la gestion des maladies contagieuses telles que l’influenza aviaire, la fièvre aphteuse ou la peste porcine africaine, prend tout son sens actuellement pour une évaluation économique, au service de la prise de décision politique. Selon leurs conclusions, la stratégie "stop and go" (déconfinement et reconfinement ciblés) s’avère être la plus efficace pour limiter à la fois les pertes économiques et les effets de la Covid-19 sur la santé publique. Cette politique « de précision graduelle », proche de celle qui semble actuellement en vigueur en France, est justifiée car elle articule des critères économiques, de santé publique et de bien-être des populations. Cependant, dans un contexte de non-respect des gestes barrières, qui entraînerait une forte propagation du virus, concilier ces trois critères devient impossible.
Des comportements humains à faire évoluer
Dans ce cas, selon les auteurs de l’étude, le bien-être sociétal doit être sacrifié (mesures de confinement local, couvre-feu et autres restrictions) pour épargner un maximum de vies et éviter la surcharge critique des hôpitaux. Le modèle permet donc de mettre en évidence le rôle clé du comportement des individus. « La priorité absolue de la gestion de la pandémie doit être la vulgarisation et la sensibilisation, passant par des mesures dissuasives (amendes) ou incitatives (distributions de masques), pour changer les comportements individuels » indiquent-ils. Avant d’ajouter que « le non confinement, tel qu’observé dans certains pays, est une stratégie adaptée si l’adoption spontanée des gestes barrières par la population est avérée ».
Grâce à ces conclusions intéressantes, cette initiative One Health met donc en évidence les dépendances entre les acteurs de la santé humaine et animale dans la recherche.
