Un vétérinaire dans la tourmente après un safari - Le Point Vétérinaire.fr

Un vétérinaire dans la tourmente après un safari de chasse

Michaella Igoho-Moradel | 19.07.2019 à 15:19:58 |
Lion
© WLDavies

Face au déferlement de haine, le Conseil national de l’Ordre des vétérinaires appelle à la modération des réseaux sociaux.

Il y’a quelques jours, une affaire agitait les réseaux sociaux à la suite de la diffusion de photos de gérants d’un supermarché en présence d'animaux morts, abattus lors d’un safari. Face à la pression, ils ont été poussés à la démission. Cette fois-ci, la polémique concerne un vétérinaire installé dans l’Eure. Des photos, le montrant à côté d’animaux morts (notamment un lion et un éléphant) chassés en Afrique, sont devenues virales. Tout est partie d’une page Facebook qui dénonce ces pratiques. L’identité du praticien ainsi que l’adresse et les coordonnées de la clinique vétérinaire, dans laquelle in exerce,  ont été révélées. Ils sont actuellement la cible d’attaques d’internautes scandalisés. Certains d’entre eux invitent à laisser des avis sur la fiche professionnelle du vétérinaire sur Google.

Dans un communiqué de presse, publié ce jour, le Conseil national de l’Ordre des vétérinaires (CNOV) a réagi à cette affaire. « L’Ordre des vétérinaires ne saurait contester la liberté d’agir de chacun, de surcroit dans le domaine privé et alors que la légalité de l’activité n’est pas en cause. Il ne saurait par ailleurs être question pour l’Ordre des vétérinaires, sauf à faire preuve de déloyauté, de porter un jugement de valeur aujourd’hui, en écho au code de déontologie publié en mars 2015, sur l’activité d’un confrère qui date de 2009 » souligne le CNOV. Toutefois, il indique regretter la chasse des animaux d’espèces menacées d’extinction et la publicité qui en est faite à travers la publication de photographies qui revêtent un caractère choquant. Il tient à rappeler qu’il n’est pas dans ses prérogatives d’intervenir dans la sphère privée des vétérinaires inscrits au Tableau de l’Ordre.

« Cependant et même si les vétérinaires n’en ont pas pris pleinement la mesure, ils doivent dans le cadre du code de déontologie de mars 2015, s’interroger sur leur positionnement de professionnel de santé animale dont le bien-être est une composante, face à diverses activités susceptibles de lui porter atteinte et sur la caution que chacun d’eux, consciemment ou non, apporte à ces activités. Ils doivent le faire avec le sens de la juste mesure » poursuit-il. Il insiste sur le fait qu'il n'intervient pas dans la vie privée des confrères. « Mais dès lors qu’ils agissent ou s’affichent publiquement en qualité de vétérinaires, le code de déontologie est là pour rappeler qu’ils doivent s’abstenir, même en dehors de l’exercice de la profession, de tout acte de nature à porter atteinte à la dignité de celle-ci. La loi elle-même ajoute l’honneur » rappelle le CNOV.

En conclusion, l’Ordre national des vétérinaires indique suivre l’évolution de la situation avec attention et appelle à la modération les réseaux sociaux face au déferlement de haine dont le vétérinaire est l’objet, ainsi que le personnel de l’établissement alors qu’il n’est en rien lié aux agissements privés de celui-ci.

Michaella Igoho-Moradel
Réagir à cette actualité
Cet espace a vocation à débattre et partager vos avis sur nos contenus. En réagissant à cette actualité, vous vous engagez à respecter les conditions générales d’utilisation de Le Point Vétérinaire.fr. Tout commentaire calomnieux ou injurieux sera supprimé par la rédaction.
Retrouvez toute l’actualité vétérinaire
dans notre application