Un test de détection des marqueurs génétiques du glaucome - Le Point Vétérinaire.fr

Un test de détection des marqueurs génétiques du glaucome

Frédéric Thual | 26.04.2017 à 09:44:44 |
chien atteint d'un glaucome
© Pierre-François Isard

Avec la mise au point d’un test distribué aux vétérinaires, le groupe de recherche Glaucogen contribue à améliorer la prise en charge du glaucome canin.

« L’histoire ressemble à celle des marqueurs génétiques du cancer du sein détectés chez Angelina Jolie. Nous avons identifié des SNP, ou polymorphismes génétiques, c’est-à-dire des modifications du génome qui permettent de dire qu’un individu a une prédisposition génétique pour développer un glaucome », explique Pierre François Isard, spécialiste en ophtalmologie vétérinaire, membre du groupe de recherche Glaucogen, fondé il y a quatre ans pour explorer la physiopathologie du glaucome, l’une des premières causes de cécité chez le chien. « Le glaucome est une maladie assez compliquée. L’alerte clinique est  fruste chez les animaux. Le praticien intervient souvent quand le pronostic visuel est déjà engagé », précise le spécialiste, dont les travaux se sont appuyés sur des SNP déjà mis en évidence dans deux races canines au Japon.   « L’outil génétique que nous venons de développer permet d’anticiper le risque de glaucome.»  Développé sous le nom DiagnoVitae© en 2016 par l’équipe  Menicon R&D Innovation Center (Genève, Suisse), ce test et ses kits de prélèvements ADN sont distribués gratuitement en France par la société de distribution spécialisée SAPV, appartenant au SNVEL (Syndicat National des Vétérinaires d’Exercice Libéral). Chaque kit permet, à l’aide d’écouvillons, de prélever de l’ADN dans la gueule de l’animal, qui sera ensuite analysé par DiagnoVitae©. En cas d’identification des SNP liés au glaucome, la surveillance de la pression intraoculaire et des signes cliniques, associés à des soins spécifiques, seront mis en place afin d’améliorer le pronostic. Les chercheurs de Glaucogen ont pour l’instant validé quatre races cibles : le golden retriever, le bouledogue français, le shih-tzu et  le shiba inu.

 De l’animal à l’homme

« Si nos résultats sont incontestables, il faut maintenant affiner l’adéquation entre les tests génétiques et la réalité clinique. Pour cela, il est nécessaire de travailler sur des cas plus nombreux », affirme Pierre-François Isard. Déjà engagé sur une étude prospective avec le REOVVA (Réseau Européen en Ophtalmologie Vétérinaire et Vision Animale), le groupe Glaucogen a reçu le concours de l’association Handi-chien et de la fondation Visio qui leur a ouvert les portes de l’école des chiens guides-d’aveugles. Un suivi  sur 300 à 400 chiens par an, soit 3000 à 4000 animaux testés durant les dix ans que devrait durer l’étude, va ainsi être permis.

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Frédéric Thual
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