Un salon de l’agriculture, entre festivités et inquiétudes - Le Point Vétérinaire.fr

Un salon de l’agriculture, entre festivités et inquiétudes

Clothilde Barde et Tanit Halfon | 01.03.2018 à 14:44:51 |
Des vaches dans un pré
© Brekbit – Istock

Derrière l’image festive du Salon international de l’agriculture de Paris, les inquiétudes sur l’avenir du monde agricole français sont palpables. Si le soutien politique reste indispensable, des voies d’évolution sont à rechercher pour imaginer l’élevage de demain.

Une fois par an, à Paris, le monde agricole se pare de ses plus beaux atours. Au Salon international de l’agriculture (SIA), le public se presse pour venir l’admirer. L’an dernier, le salon a accueilli plus de 600 000 visiteurs et environ 1 000 exposants venus de 21 pays. L’occasion de présenter les métiers, notamment celui d’éleveur. Entre vaches, moutons et cochons, le public est ravi. L’occasion aussi de mettre en avant le savoir-faire français dans les domaines, entre autres, du fromage, de la charcuterie et du vin. Au-delà de cette image idyllique du monde agricole, le visiteur désireux de discuter pourra facilement trouver le bon interlocuteur. Et comprendre rapidement que l’ambiance festive cache de nombreuses problématiques, qui agitent et inquiètent nombre de professionnels. En témoigne l’accueil réservé au président de la République, Emmanuel Macron, le samedi 24 février, premier jour du salon : sifflets, huées et interpellations sur la fin anticipée du glyphosate et sur le traité de libre-échange Mercosur. Pour le syndicat Jeunes agriculteurs de Normandie, il est maintenant temps d’agir. « L’élevage français aura un avenir, à condition que l’État mette en place un texte de loi qui assure une juste répartition des revenus entre les différents acteurs, affirme-t-il. Il faudra rester vigilant pour interdire les seuils de revente à perte. »

Des éleveurs inquiets
« Avec l’accord Mercosur, c’est entre 35 000 et 50 000 élevages qui sont menacés de disparition, s’inquiète Guy Hermouet, président d’Interbev bovins. Et après, que faire des prairies non labourables ? En Europe, la France est particulièrement menacée, car elle représente 40 % du troupeau allaitant européen. » L’accord, en cours de négociation par la Commission européenne, est un traité de libre-échange entre l’Union européenne et quatre pays du Mercosur : l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay. Il prévoit, entre autres, l’importation de viandes bovines exemptes de frais de douane. « Le risque est d’importer des denrées de moindre qualité, avec des élevages qui ne respectent pas les critères européens, alerte Guy Hermouet. Ce traité amène une concurrence déloyale. » Du côté de la confédération paysanne, certains s’inquiètent du plan national d’actions sur le loup. « La confédération paysanne ne souhaite pas la disparition du loup. Mais on constate que c’est systématiquement à l’éleveur de s’adapter, ce qui a un coût », s’alarme Marc Baudrey, un éleveur de brebis dans les Vosges. 

Retrouvez l'intégralité de cet article en pages 10-11  de La Semaine Vétérinaire n° 1753.

Clothilde Barde et Tanit Halfon
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