Un premier cas humain d’influenza aviaire H5 aux Etats-Unis - Le Point Vétérinaire.fr

Un premier cas humain d’influenza aviaire H5 aux Etats-Unis

Tanit Halfon

| 05.05.2022 à 15:05:00 |
© iStock-roibu

Il s’agit d’un homme ayant participé à une opération de dépeuplement de volailles, dans l’Etat du Colorado. Il n’a présenté qu’un unique symptôme sans gravité, de la fatigue, et est totalement rétabli aujourd’hui.

Les autorités sanitaires américaines ont rapporté, par voie de communiqué de presse en date du 28 avril, le tout premier cas humain d’influenza aviaire H5, détecté sur leur territoire. Il s’agit d’un homme ayant été exposé à des volailles, dans le cadre d’une opération de dépeuplement d’un élevage dans le Colorado. « Le patient a rapporté de la fatigue pendant quelques jours comme unique symptômes, et s’est rétabli depuis. Il est isolé (depuis le 28 avril) et traité avec un antiviral, l’oseltamivor », est-il indiqué dans le communiqué.

A ce stade, les autorités sanitaires précisent bien qu’on ne peut pas encore exclure que ce résultat positif correspond uniquement à une contamination de surface de la membrane nasale.

Toutes les autres personnes impliquées dans les opérations d’abattage ont été testées et sont négatives, sans symptômes particuliers rapportés.

Le deuxième cas humain à H5N1

Ce cas est probablement une infection à H5N1, qui est la souche majoritaire qui circule actuellement en Europe tout comme en Amérique du nord. Selon le dernier bulletin de veille épidémiologique de la plateforme ESA, au 29 avril, « la souche eurasienne H5N1 a été détectée aux Etats-Unis dans 160 foyers de volailles, 91 basse-cours et 899 cas dans la faune sauvage, avec une propagation jusqu’aux montagnes rocheuses. Près de 36 millions d’oiseaux ont été affectés ».

Il s’agit d’un 2ième cas humain rapporté d’infection à H5N1. Le premier avait été signalé au Royaume-Uni en décembre 2021 chez une personne qui détenait des oiseaux. Aucun symptôme particulier n’avait été associé à ce cas, qui était le premier cas humain d’influenza rapporté depuis 2003 en Europe. Hors Europe, depuis 2003, 864 cas humains d’influenza ont été confirmés dans 19 pays, avec 456 personnes qui sont mortes de l'infection.

En parallèle de ces cas humains, rappelons également que plusieurs contaminations de mammifères ont aussi été rapportés chez plusieurs espèces animales, 26 cas  depuis octobre 2020, dont 11 liés au H5N8 et 15 au H5N, avec des virus porteurs de marqueurs d’adaptation aux mammifères.

Un risque toujours faible d’infection pour la population générale

Ce deuxième cas humain n’est pas préoccupant en matière de santé publique. « Il ne modifie pas l’évaluation du risque humain pour le grand public, que le CDC considère comme faible, est-il bien souligné. Cependant, les personnes qui sont exposées à des oiseaux infectés dans le cadre de leur travail ou loisirs courent un risque plus élevé d’infection et doivent prendre les précautions appropriées telles que cela est décrit dans les directives éditées par le CDC ».

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) avait également rassuré dans un récent état des lieux de la situation vis-à-vis de l’IAHP en Europe, tout en soulignant le fait qu’il subsistait tout de même des incertitudes. « Le risque d’infection pour la population générale de l’Union européenne est jugé faible et pour les professionnels, faible à moyen avec une grande incertitude en raison de la grande diversité des virus de l'influenza aviaire en circulation dans les populations d'oiseaux », était-il écrit dans le rapport. Le risque de développer une maladie grave est aussi considéré comme « faible mais avec une grande incertitude en raison de la grande diversité des virus de l'influenza aviaire en circulation » : en effet, par exemple, en Chine, les infections à H5N6 étaient sévères. 

Pour se prémunir de tout risque d’infection, le CDC rappelle quelques règles d’hygiène de base :

- Il faut éviter le contact avec des volailles qui semblent malades ou mortes et aussi tout contact avec des surfaces qui pourraient avoir été contaminées par des excréments d'oiseaux sauvages ou domestiques ;

- En cas de manipulation d'oiseaux sauvages ou de volailles malades ou mortes, il faut minimiser le contact direct en portant des gants et se laver les mains à l'eau et au savon après avoir touché des oiseaux ;

- Si possible, il faut porter une protection respiratoire (masque), ainsi qu'une protection oculaire (lunettes de protection).

Tanit Halfon

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