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Un plan d’action contre la peste porcine africaine

Tanit Halfon

| 16.02.2022 à 17:31:00 |
© iStock-DamianKuzdak

Il fait suite aux cas détectés chez des sangliers en Italie du nord, à moins de 100km de la frontière française.

Face au risque d’introduction sur le territoire métropolitain de la peste porcine africaine (PPA), le ministère de l’Agriculture se prépare. Il l’a annoncé dans un récent communiqué de presse en date du 9 février 2022. « Un Plan d’action associant les partenaires publics et privés vient d’être élaboré sous l’égide du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation afin de protéger le territoire français, est-il ainsi indiqué. Il s’articule autour de trois grands axes : la prévention, la surveillance et la préparation de la lutte dans l’hypothèse où le virus viendrait à toucher le territoire. »

Dans ce plan, il est rappelé tous les moyens de lutte prévus par le ministère, et les différentes parties prenantes qui y sont associées.

S'organiser 

Premier point du plan : le pilotage et la coordination des actions. Deux niveaux sont prévus :

- un niveau national avec la création d’une cellule intra-administration, d’une cellule professionnelle, et d’un comité de pilotage porcin (Copil) rattaché au CNOPSAV « santé animale » ;

- un niveau régional avec un Copil porcin régional rattaché au CROPSAV, et deux sous-groupes « élevage » et « faune sauvage » ;

Dans ce cadre, rentrent les échanges avec les autorités sanitaires italiennes pour coordonner les mesures de lutte de chaque côté de la frontière.

Deuxième point : l’identification de toutes les personnes concernées par ce danger. D’abord les détenteurs porcins : tous ne sont pas recensés malgré l’obligation depuis le 1er janvier 2019 de déclaration dès la détention d’un suidé. Il est prévu aussi d’identifier tous les « interlocuteurs clé de la filière au niveau régional » dont les vétérinaires du secteur. S’agissant de la faune sauvage, il est indiqué que des actions de formations et de coordination des différentes parties prenantes sont en cours, mais aussi un travail sur les modalités de surveillance des sangliers.

Renforcer la biosécurité

Troisième point : la prévention. Dans ce cadre, il y a d’abord le levier de la communication avec des messages à destination du grand public, des travailleurs détachés, des opérateurs forestiers et chasseurs, des détenteurs de porcins et transporteurs. Plusieurs canaux de communication sont mobilisés notamment dans le sud-est.

Prévenir, c’est aussi travailler sur la biosécurité des élevage : dans cette optique, il est indiqué que d’ici avril 2022, il y aura un plan de contrôle officiel combiné avec des audits professionnels, des visites vétérinaires, et la formation des référents biosécurité. Des actions de sensibilisation des transporteurs sont aussi prévues tout comme des chasseurs, gestionnaires des parcs et enclos de chasse, et responsables d’espaces naturels protégés, en association avec un renforcement des stations de nettoyage-désinfection.

Une cellule de suivi régional sera chargée de suivre l’avancée du plan collectif biosécurité.

Renforcer la chasse

La chasse aux sangliers sera aussi renforcée pour réduire le risque de dissémination de la maladie. Un travail avec les autorités sanitaires italiennes est en cours pour identifier des zones de continuité écologique.

Quatrième point : la surveillance. Elle est renforcée au niveau de la faune sauvage.

Enfin, cinquième et dernier point : la préparation à la lutte. Dans ce cadre, il est indiqué qu’un bilan des plans d’urgence et des exercices PISU et ORSEC est en cours, et que les laboratoires du sud-est sont en train de s’équiper pour pouvoir pallier à une demande de tests de diagnostic.

A noter que des négociations sont aussi en cours avec la Corée, les Philippine et le Japon entre autres afin d’aboutir, comme pour la Chine, à des accords de régionalisation.

Pour rappel, le premier cas de PPA en Italie du nord a été détecté le 5 janvier dernier dans le Piémont. Au 13 février, ce sont 34 cas de sangliers qui ont été déclarés dans le Piémont (17) mais aussi en Ligurie (17). Les autorités sanitaires italiennes ont annoncé un objectif de réduction d’au moins 80% de la population de sangliers dans la zone infectée. 

Tanit Halfon

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