Un groupe d’experts PPA pour l’Asie de l’est va être créé - Le Point Vétérinaire.fr

Un groupe d’experts PPA pour l’Asie de l’est va être créé

Tanit Halfon | 13.02.2019 à 14:48:57 |
cochon noir
© Jef Wodniack - iStock

La rencontre entre la directrice de l’Organisation mondiale de la santé animale et le vice-ministre de l’agriculture et des affaires rurales de la République populaire de Chine a permis d’acter la création d’un groupe d’experts régional sur la peste porcine africaine.

Face à l’extension de la peste porcine africaine en Chine, la Directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), Monique Eloit, a rencontré le 4 février le vice-ministre de l’agriculture et des affaires rurales de la République populaire de Chine, M. Yu Kangzhen. Les deux se sont mis d’accord sur la nécessité de créer un groupe d’experts régional Asie « Peste porcine africaine », sous l’égide du GF-TADs.

« Les termes de référence ainsi que la composition du groupe  d’experts sur la PPA pour la région Asie reste à définir précisément, nous explique l’OIE. Comme pour le groupe d’experts européen, une réunion de lancement sera organisée afin de définir la composition du groupe Asie et d’en préciser les principaux sujets du futur programme de travail. Ces derniers présenteront des similarités avec ceux du groupe Europe, avec bien sûr certaines adaptations liées aux spécificités de la région. » Par exemple, en Europe, les chasseurs sont des acteurs majeurs de la surveillance et de la gestion de la faune sauvage. Par contre, en Chine, il n’y a pas de chasseurs, et « les mesures de gestion des maladies à l’interface animaux sauvages et domestiques impliquent d’autres acteurs et mécanismes. »

Ce groupe d’expert n’est pas le premier du genre. « Un tel groupe existe déjà en Europe, précise l’OIE. Lancé il y a cinq ans, le groupe d’experts sur la peste porcine africaine pour l’Europe a été créé afin d’encourager une meilleure coopération et un meilleur dialogue entre les pays affectés par la maladie, l’échange des informations sanitaires et des expériences permettant de contrôler la maladie d’une manière collaborative et plus harmonisée au sein de la région Europe. La Commission européenne est aussi un partenaire important. »

Pour rappel, le 3 août, les autorités chinoises déclaraient leur premier foyer de peste porcine africaine dans plusieurs élevages de la ville de Shenyang (province de Liaoning). Le 16 novembre, la faune sauvage était touchée avec un cas détecté chez un sanglier dans la ville de Baishan (province de Jilin), à 30 kilomètres de la frontière avec la Corée du nord. Au 1er février, 104 foyers dans 25 régions ont été signalés en Chine, et plus de 950 000 porcs domestiques ont été abattus. Malgré les mesures mises en place par les autorités sanitaires chinoises, le contrôle de la maladie semble difficile voire impossible selon les experts. En témoigne notamment la découverte du virus dans des produits alimentaires destinés à l’exportation. Ainsi, le 24 janvier 2019, Taiwan signalait pour la 18ième fois depuis le 31 octobre 2018 avoir détecté le pathogène dans des produits en provenance de Chine, amenés par des voyageurs et arrivés par voie postale. Des cas similaires ont également été rapportés par la Corée du sud, le Japon, la Thaïlande et l’Australie.

En outre, depuis le 15 janvier 2019, la Mongolie est touchée. Au 1er février, 10 foyers ont été signalés uniquement dans des élevages de porcs domestiques, situés dans 6 provinces et dans la capitale Oulan Bator. Selon les experts, la maladie pourrait venir de Chine et/ou de Russie.

En Europe, la maladie est aux portes de la France, depuis son signalement en Belgique le 12 septembre 2018. La France est considérée indemne de la maladie pour le porc domestique depuis 2002, et depuis 2007 pour la faune sauvage.

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Le GF-TADs est un plan-cadre mondial mis en place conjointement par l’OIE et l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Comme nous l’explique l’OIE, « cette plateforme vise à prévenir, détecter et contrôler les maladies animales transfrontalières en facilitant la collaboration régionale et la mutualisation des efforts, notamment via le partage d’informations et d’expertise. Ce mécanisme aide également les pays à renforcer leurs capacités et les soutient dans l’établissement de stratégies et de programmes de contrôle spécifiques de certaines maladies, sur la base des priorités régionales. » Cette initiative est déployée au niveau régional (Afrique, Amériques, Asie, Europe, Moyen-Orient). 

Pour consulter les comptes-rendus des réunions organisées par le groupe expert PPA Europe, cliquez sur ce lien.

Pour consulter toutes les informations recensées par le groupe sur la maladie, cliquez sur ce lien.

Tanit Halfon
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