Un futur plan mondial de lutte contre la peste porcine africaine - Le Point Vétérinaire.fr

Un futur plan mondial de lutte contre la peste porcine africaine

Tanit Halfon | 04.06.2019 à 13:25:09 |
sanglier
© iStock-Jevtic1

L’Organisation mondiale de la santé animale a décidé de lancer un plan de lutte contre la maladie à l’échelle internationale.

Lors de la 87ième session générale de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), a été annoncé le lancement d’un plan mondial de lutte contre la peste porcine africaine. L’objectif : « contrôler la maladie, renforcer la prévention et la préparation des pays et minimiser les effets néfastes sur la santé des animaux, leur bien-être et le commerce internationale ». Pour ce faire, l’OIE a prévu d’élaborer un programme de travail, en association avec l’Organisation des Nations-Unis pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dans les mois à venir. En attendant, elle rappelle sur son site l’importance de la mise en œuvre d’un certain nombre de normes et pratiques pour contrôler la maladie, à savoir :

·       Programmes de prévention, de détection précoce, d’intervention, et de politiques compensatoires

·       Mesures de biosécurité

·       Traçabilité des porcs et contrôle des déplacements

·       Contrôles officiels efficaces

·       Gestion des populations de porcs sauvages

·       Abattage des animaux selon les règles de bien-être animal et élimination sans danger de leurs produits contaminés

·       Amélioration de la collaboration entre acteurs parties prenantes et entre pays

·       Programmes de formation continue et de sensibilisation

Depuis la flambée de la maladie, notamment en Asie, l’OIE s'est mobilisé. Ainsi, des documents de communication sont disponibles en 5 langues (français, anglais, espagnol, mandarin et russe). En outre, face à la flambée de la maladie dans les pays Asiatiques, l’OIE et les autorités chinoises ont acté en avril 2019 la création d’un groupe d’experts régional Asie « peste porcine africaine », sous l’égide du GF-TADs. La même initiative a été prise un mois plus tard en Amérique. En Europe, un tel groupe d’experts existe depuis 2014. En Afrique, une stratégie régionale de contrôle de la maladie a été lancée en 2017, conjointement par la FAO, le bureau interafricain pour les ressources animales de l’Union africaine (UA-BIRA) et l’Institut international de recherche sur le bétail (ILRI).

Pour rappel, depuis 2018, la peste porcine africaine connaît une extension inquiétante, notamment en Asie. Ainsi, le 3 août, les autorités chinoises déclaraient leur premier foyer de peste porcine africaine dans plusieurs élevages de la ville de Shenyang (province de Liaoning). Le 16 novembre, la faune sauvage était touchée avec un cas détecté chez un sanglier dans la ville de Baishan (province de Jilin), à 30 kilomètres de la frontière avec la Corée du nord. Par la suite, la maladie a été détectée dans les pays voisins, à savoir la Mongolie depuis le 15 janvier 2019, le Vietnam depuis le 19 février, le Cambodge depuis le 3 avril et plus récemment la Corée du nord depuis le 23 mai. En outre, des denrées alimentaires contaminées en provenance d’Asie ont été signalées par plusieurs pays, notamment l’Australie, le Japon, la Thaïlande, mais aussi à Taïwan.

En Europe, la maladie circule dans les pays de l’est depuis 2007. Entre 2014 et 2017, 9 259 foyers et cas avaient été déclarés dans dix pays, à savoir en Fédération de Russie, en Pologne, en Ukraine, en Biélorussie, en Moldavie, dans les trois pays Baltes, en Roumanie et en République Tchèque. En 2018, la maladie avait été signalée pour la première fois en Hongrie (avril) et en Bulgarie (août). En septembre 2018, la maladie a fait un bond pour atteindre la Belgique, à quelques kilomètres de la frontière française. Au 27 mai 2019, 2846 sangliers ont été analysés (ou sont en cours d’analyse), et 814 sont revenus positifs pour le virus. Pour l’instant, aucun cas ou foyer n’a été déclaré en France, qui est considérée indemne de la maladie pour le porc domestique depuis 2002, et depuis 2007 pour la faune sauvage. A noter que la Belgique est également reconnue indemne de la peste porcine africaine chez les porcs domestiques et les porcs sauvages captifs selon les conditions de l’article 15.1.3 du Code Terrestre de l’OIE.

Plus largement, au second semestre 2018, 25 pays d’Afrique, d’Asie et d’Europe, ont notifié à l’OIE des foyers de PPA sur leur territoire.

Pour plus d’informations, cliquez sur ce lien et ce lien.

NB : Le GF-TADs est un plan-cadre mondial mis en place conjointement par l’OIE et l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Comme nous l’avait expliqué l’OIE, « cette plateforme vise à prévenir, détecter et contrôler les maladies animales transfrontalières en facilitant la collaboration régionale et la mutualisation des efforts, notamment via le partage d’informations et d’expertise. Ce mécanisme aide également les pays à renforcer leurs capacités et les soutient dans l’établissement de stratégies et de programmes de contrôle spécifiques de certaines maladies, sur la base des priorités régionales. » Cette initiative est déployée au niveau régional (Afrique, Amériques, Asie, Europe, Moyen-Orient). 

Tanit Halfon
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