Un foyer d’influenza aviaire hautement pathogène détecté aux Pays-Bas - Le Point Vétérinaire.fr

Un foyer d’influenza aviaire hautement pathogène détecté aux Pays-Bas

Tanit Halfon | 11.12.2017 à 17:01:12 |
canard
© dimid_86 - iStock

La plateforme d’épidémiosurveillance santé animale-ESA rapporte la détection d’un foyer d’influenza aviaire H5N6 le 7 décembre dans un élevage de canards aux Pays-Bas.

Un foyer d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) de sous-type H5N6 a été détecté dans la commune de Noordoostpolder, dans le nord des Pays-Bas, le 7 décembre 2017. Les 8000 canards de l’exploitation concernée ont été abattus dès le lendemain, le 8 décembre.

Selon le laboratoire du Wageningen Bioveterinary Research (WBVR) qui a confirmé l’infection virale, le pathogène est un recombinant entre un virus H5N8 hautement pathogène, qui avait déjà été identifié dans ce même élevage en 2016, et une souche faiblement pathogène détectée au sein de l’avifaune sauvage en Europe. La souche virale en cause est différente de la souche zoonotique qui circule en Asie depuis plusieurs années.

Pour l’instant, aucun des échantillons récoltés dans les élevages situés dans la zone de 3km autour du foyer (zone de protection) n’est revenu positif. Néanmoins, des cadavres de cygnes ont été retrouvés aux alentours de l’exploitation touchée, et les analyses sont toujours en cours pour déterminer la cause de leur mort.

Suite à cette détection d'IAHP, toutes les volailles du pays ont été confinées.

La France a connu deux épisodes successifs d’influenza aviaire depuis l’hiver 2015, comme l’a rappelé Jean-Luc Guerin, lors du congrès annuel de l’association française de médecine vétérinaire porcine (AFMVP), qui s’est déroulé les 31 novembre et 1er décembre à Rennes. Dans un premier épisode, 81 foyers d’IAHP (bilan au 07/10/2016 de l’ESA) ont été identifiés (virus H5N9, H5N1 et H5N2), plusieurs types viraux pouvant être détectés au sein d’un même élevage. En décembre 2016 débutait le second épisode avec plus de 485 foyers rapportés (H5N8 surtout). Lors de cette nouvelle crise, les exploitations de palmipèdes ont représenté 78% des foyers en France (87% en comptant les élevages multi-espèces), avec une atteinte clinique (signes neurologiques surtout) et une mortalité variable.

Ces crises ont amené à la publication de deux arrêtés ministériels successifs en vue d’améliorer les pratiques de biosécurité en élevage avicole (8 février 2016 et 10 juillet 2017).

A ce jour, il n’existe aucune preuve scientifique en faveur d’un rôle de l’avifaune dans l’introduction et la diffusion des virus IA dans les exploitations en 2015-2016. En revanche, le virus H5N8, rencontré lors de la crise 2016-2017, circule depuis plusieurs années dans la faune sauvage, et a été à l’origine des foyers index dans le comportement domestique des différents pays européens touchés.

La France n’a retrouvé son statut indemne d’influenza aviaire hautement pathogène que fin octobre 2017.

Depuis le 1er octobre 2017, 52 nouveaux cas d’IAHP ont été détectés en Europe, dont sept dans l’avifaune (frontière Allemagne/Pays-Bas, Chypre, Nord de l’Italie), les 45 foyers restants étant situés en Bulgarie et en Italie. La majorité des foyers identifiés étaient touchés par H5N8 (sauf trois en Bulgarie, H5Nx). Les exploitations atteintes concernaient les dindes en engraissement, les canards, les oies, les poules pondeuses et les poulets (élevages commerciaux et basses-cours).

De juin à octobre 2017, plusieurs cas sporadiques avaient été déclarés en Europe, notamment en Belgique et dans le nord de la France (commerce de volailles d’ornement). 

Tanit Halfon
Réagir à cette actualité
Cet espace a vocation à débattre et partager vos avis sur nos contenus. En réagissant à cette actualité, vous vous engagez à respecter les conditions générales d’utilisation de Le Point Vétérinaire.fr. Tout commentaire calomnieux ou injurieux sera supprimé par la rédaction.
Retrouvez toute l’actualité vétérinaire
dans notre application