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Trucs et astuces pour faire ses masques en tissu soi-même

Anne-Claire Gagnon | 07.05.2020 à 18:13:30 |
masque en tissu
© @Anne-Claire Gagnon

Pour confectionner son masque en tissu, l’Afnor et l’Institut du textile et de l’habillement mettent à disposition sur leur site plusieurs recommandations pratiques. Mais attention : pour garantir un minimum d’efficacité, les matières premières à utiliser doivent avoir été testées.

Coudre ou ne pas coudre soi-même ses masques, voilà une question cornélienne pour les chef.fes d’entreprise et les professionnel.es de santé.

Mais comment s’en sortir pour faire son masque en tissu ? Que les choses soient claires, l’Afnor n’a fait aucune norme sur les masques en tissu, juste publié des préconisations. Dans un guide, il propose deux modèles de masque, le modèle trois plis, le plus simple, et le modèle bec de canard (pour lequel on perd beaucoup de tissu). De son côté, l’Institut Français du Textile et de l’Habillement (IFTH), qui coordonne, suite à un appel de la Direction générale des entreprises, la mobilisation des confectionneurs de masques non sanitaires, a aussi publié sur son site des patrons plus faciles d’accès.

En matière de masque fait-maison, il faut aussi savoir que le gouvernement a défini deux catégories de masques en tissu, réservé à un usage non sanitaire et basées sur leur performance de filtration et leur respirabilité : la catégorie 1 pour les professionnels en contact régulier avec le public ; la catégorie 2, pour les personnes dans le milieu professionnel ayant des contacts occasionnels avec d’autres personnes. Les vétérinaires sont concernés par les masques de catégorie 1, lesquels doivent présenter des capacités de filtration supérieures à 90%.

En matière de filtration et de respirabilité, toutes les matières, ou associations de matières ne se valent pas ! Deux seuls kits de fabrication sont à disposition actuellement avec des matières (souvent des assemblages de tissus) testées et validées catégorie 1 ou 2 par la Direction générale de l'armement, que vous pouvez commander pour coudre chez vous. Il existe bien une liste répertoriant plus de 500 matières différentes mais aucune véritable indication simple ne permet de savoir quel tissu acheter ou prendre dans ses réserves pour coudre des masques !

Penser à tout à chaque étape de son ouvrage

Pour vous aider à la confection de vos masques en tissu, voici quelques recommandations générales à suivre :

  • Il faut que vos tissus vous permettent à la fois de respirer, d’être protégés des particules contaminantes et soient doux sur votre peau ;
  • Privilégier les tissus naturels (coton, soie, lin) et pensez bien à les faire tremper une nuit puis les laver avant de les coudre ;
  • Assembler deux pièces de tissu semble suffisant, selon la nature du tissu. Les molletons synthétiques, de même que la polaire sont à proscrire, trop chauds ;
  • Choisir le modèle le plus facile, à plis (un seul pli plat central de 5 cm ou 2 à 3 plis plats) ;
  • Petite astuce, empruntée au Garridou®, l’élastique de 1cm de large, 5cm de long, cousu en face interne de la toile qui sera en face externe. On le coud à 2 cms du bord libre et sur 8cms au milieu, avec un zigzag en tirant bien dessus (se faire un gabarit en bristol aide à le positionner au bon endroit). Cette astuce va permettre une meilleure coaptation sur le nez (pas besoin de pince-nez) et surtout pas de buée sous les lunettes ;
  • Privilégier les biais ou rubans, voire de la grosse laine acrylique (plus agréables à porter) plutôt que les élastiques (en rupture de stock d’ailleurs), pour les liens. Si vous avez un rouleau de liens de contention (en 2 cm), ce sera parfait !
  • Utiliser du fil de bonne qualité, pour que vos coutures et surpiqûres résistent aux lavages ;
  • Vérifier bien avant de coudre la largeur du masque (la distance entre les 2 liens ou 2 élastiques) qui doit être de 9,5 à 10 cm, ni plus ni moins car cela assure l’étanchéité du masque ;
  • Penser à dégarnir vos coins (donc couper les coins) si vous optez pour le masque à plis, cousu d’abord en face interne, et vous pouvez aussi poser votre lien (biais, élastique) à 45° dans les coins, ça sera plus facile à coudre et le lien s’orientera, comme votre stéthoscope, directement vers vos oreilles ;
  • Pour les plis, faites attention, plus vous avez d’épaisseur de tissus, plus votre machine à coudre (Mac, dans le jargon !) est mise à rude épreuve. Donc c’est souvent plus simple de coudre les plis sur l’envers et de retourner votre masque. Sinon, pour tenir vos plis avant de les surpiquer, les pinces à dessin, sont très utiles pour les maintenir, comme montré sur ce tuto. Pensez bien aussi à faire un aller-retour sur chaque début de pli, pour sécuriser la couture.

S’en sortir avec les recommandations de l’Afnor

Dans son guide, l’Afnor a publié un tableau avec des recommandations pratiques sur la confection artisanale de ces masques. On revient sur certaines d’entre elles :

  • Utiliser des étoffes lisses, non irritantes : donc naturelles, le 100% coton, lin si tissage serré ; 
  • Utiliser des étoffes serrées : popeline, satin, batiste, percale éventuellement ;
  •  Utiliser des étoffes suffisamment souples pour s’appliquer autour du visage pour assurer l’étanchéité : le satin de coton est parfait, la soie également, certains jersey peuvent convenir, s’ils ne sont ni trop épais, ni trop lâches ;
  • Utiliser des étoffes pas trop chaudes : pas de polaire, ni de molleton synthétique ;
  • Ne pas utiliser d’étoffes légères et peu serrées : au moins du 150 fils et plus/m2 avec un grammage léger, donc du fil fin ;
  • Ne pas confectionner un masque avec une seule épaisseur d’étoffe : même si certains industriels y parviennent !
  • Ne pas utiliser des étoffes trop raides qui ne favoriseraient pas l’étanchéité : le jean est une mauvaise idée par exemple.

Rester prudent pour un usage professionnel

Seule l’utilisation de matières préalablement testées permettra de garantir l’efficacité de son masque. Il est possible cependant de procéder au test de la flamme mais qui permettra uniquement d’avoir une idée de l’étanchéité du masque et donc de sa respirabilité. Il s’agit de tenter masqué, de souffler pour éteindre la flamme d’un briquet, d’une bougie ou d’une allumette devant soi. Si la flamme ne bouge pas, le masque risque d’être trop étouffant !

Si vous ne souhaitez pas coudre et voulez acheter vos masques, adressez-vous à vos centrales d’achat ou allez directement sur le site internet du Groupement Savoir-Faire Ensemble ! Il y a un formulaire dédié pour faire votre demande de masques. Une liste d’entreprises proposant des masques est également accessible sur le site de la DGE.

Tous les masques vendus doivent obligatoirement être accompagnés d’une notice d’utilisation et d’entretien du masque, ainsi que d’un logo mentionnant « Filtration garantie » et le nombre maximal de lavage possible.

Tous les masques sont payants car réalisés par des salarié.es ou travailleuses indépendantes, des femmes à 95%.

Pour un usage professionnel, pour équiper ses employés et pas que soi-même, il est probablement plus sage d’en passer par là.

 

Anne-Claire Gagnon
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