SARS-CoV-2: importance de la surveillance et de la prévention chez les animaux sauvages  - Le Point Vétérinaire.fr

SARS-CoV-2: importance de la surveillance et de la prévention chez les animaux sauvages 

Clothilde Barde

| 25.03.2022 à 14:30:00 |
© Joel Carillet

L'Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE), l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) et l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ont appelé, dans un communiqué commun émis le 7 mars 2022, à la vigilance sur le SARS-CoV-2 dans la faune sauvage.

"La faune sauvage ne joue pas un rôle important dans la propagation du SARS-CoV-2 chez l’être humain, mais sa propagation dans les populations animales peut affecter la santé de celles-ci et faciliter l’apparition de nouveaux variants du virus" selon une déclaration récente conjointe de l'Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE), de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et  l'Agriculture (FAO) et de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) du 7 mars 2022. En effet, les chercheurs ont observé, jusqu’à présent, qu’outre les animaux domestiques, des animaux sauvages en liberté, en captivité ou d’élevage tels que les grands félins, les visons, les furets, les cerfs de Virginie d’Amérique du Nord et les grands singes, peuvent être infectés par le SARS-CoV-2. Ainsi, il a été rapporté qu’environ un tiers des cerfs de Virginie aux États-Unis d’Amérique ont été contaminés, initialement par une transmission à partir de l’homme, puis entre eux..

Des mesures à suivre

C'est pourquoi, la FAO, l’OIE et l’OMS appelent tous les pays à prendre les mesures nécessaires pour réduire le risque de transmission du SARS-CoV-2 entre humains et animaux sauvages afin de les protéger et de réduire le risque d’apparition de variants. Pour cela, ils "exhortent les autorités à adopter des réglementations en ce sens et à diffuser les recommandations aux personnes qui travaillent en contact étroit avec des animaux sauvages ou qui les manipulent, notamment les chasseurs et les bouchers ainsi qu'au grand public". Il convient selon eux "d’enseigner au personnel travaillant en contact étroit avec des animaux sauvages à appliquer les mesures qui réduisent le risque de transmission interhumaine et de transmission entre les personnes et les animaux, à utiliser des équipements de protection individuelle (EPI) et à suivre de bonnes pratiques d’hygiène avec les animaux".

Des risques à connaitre

Par ailleurs, même si les données actuelles semblent indiquer que la consommation de viande n’est pas une source de contamination par le SARS-CoV-2 pour l’être humain, les chercheurs insistent sur le fait qu'il est important de ne pas chasser des animaux qui semblent malades et que des techniques appropriées de boucherie et de préparation des aliments, notamment de bonnes pratiques d’hygiène, doivent être respectées pour limiter la transmission des coronavirus notamment. La FAO, l’OIE et l’OMS soulignent en outre le fait que le public devrait être informé des risques que présentent les contacts avec les animaux sauvages. A cet égard, ils encouragent les autorités nationales responsables de la faune sauvage, à collaborer avec les services vétérinaires nationaux pour promouvoir la santé animale et protéger la santé humaine et environnementale.

Une surveillance accrue

Il convient par ailleurs, selon le communiqué, de promouvoir la surveillance de la faune sauvage et d'encourager l’échantillonnage d’animaux sauvages dont on sait qu’ils peuvent être sensibles au SARS-CoV-2, de rendre accessible au public les données de séquençage génétique provenant d’études de surveillance chez les animaux, de signaler les cas confirmés d’infection par le SARS-CoV-2 chez les animaux à l’OIE via le Système mondial d’information zoosanitaire. "Aucun animal infecté par le SARS-CoV-2 ne doit être abandonné, rejeté ou tué sans fournir de justification fondée sur une évaluation des risques spécifiques à un pays ou à un événement et la vente de mammifères sauvages vivants sur les marchés alimentaires doit être suspendue à titre de mesure d’urgence" rappelle également le communiqué. Les experts concluent enfin sur l'importance que les pays prennent des précautions pour réduire le risque de formation de réservoirs animaux et d’accélération éventuelle de l’évolution du virus chez de nouveaux hôtes. 

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Clothilde Barde

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