Salon de l'agriculture : la 5ième école vétérinaire revient sur le devant de la scène - Le Point Vétérinaire.fr

Salon de l'agriculture : la 5ième école vétérinaire revient sur le devant de la scène

Tanit Halfon | 03.03.2020 à 09:48:59 |
limoges
© iStock-JackF

Lors du Salon de l’agriculture, Alain Rousset, président de Nouvelle-Aquitaine a fait part de son souhait de créer une nouvelle école vétérinaire à Limoges. Réaction de Jean-Yves Gauchot, président de la Fédération des syndicats vétérinaires de France.

« De la même manière que l’on a une difficulté pour attirer des médecins de santé humaine en milieu rural, et qu’on a, en Nouvelle-Aquitaine, essayé de rapprocher les études médicales en faisant des premières années dans des zones plus rurales, il faut qu’on ait une école vétérinaire en milieu rural », a affirmé Alain Rousset, le président de la région Nouvelle-Aquitaine, au micro de France 3 au dernier Salon international de l’Agriculture. Il a appelé ainsi à créer une 5ième école vétérinaire à Limoges, avec le soutien du ministère de l’Agriculture, afin de former des vétérinaires ruraux.

Selon Jean-Yves Gauchot, président de la Fédération des syndicats vétérinaires de France (FSVF), « il s’agit d’une idée ancienne que porte M. Rousset, mais à ma connaissance, aucune ébauche sérieuse de projet n’a débuté. Je note par ailleurs que le  très récent rapport  n°18119 du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux sur « L’installation et maintien de l’exercice vétérinaire en milieu rural » n’évoque pas ce projet alors que les missionnaires ont sillonné la France dont la Nouvelle Aquitaine. » Il ajoute : « Nous sommes,  à la FSVF,  tout à fait favorable à étudier un tel projet d’école vétérinaire publique. »

Face à un recrutement de vétérinaires praticiens qui sera sous « forte tension aussi bien pour le secteur public que pour le secteur privé non soignant*, de manière certaine jusqu'en 2023 et très probablement au-delà », il estime que la question, « plus de 40 années après l’ouverture d’une 4 ième école Vétérinaire à Nantes dans les années 80, d’étudier l’opportunité d’une 5ieme ENV est légitime à condition de s’en donner les moyens et de ne pas déstabiliser l’enseignement vétérinaire en France. » 

« L’étude prospective a clairement démontré que le marché de l’emploi vétérinaire est très largement dominé par l’activité dite canine qui aspire les vocations. Ainsi, tout projet d’école vétérinaire doit se faire à l’aune de ce constat, poursuit-t-il. La problématique des déserts vétérinaires dans les zones à faibles densités d’élevage est essentiellement d’ordre économique, aggravée par les difficultés sociétales de la permanence et continuité des soins dans de telles zones**. »

L’idée d’une 5ième école vétérinaire n’est pas nouvelle, et d’ailleurs très récemment, Jean-Yves Gauchot avait souligné que des acteurs privés avaient sollicité le gouvernement pour créer une école privée. Interrogé à ce sujet, il nous avait ainsi indiqué fin novembre dernier que « la profession et ses organisations professionnelles vétérinaires se sont mises en ordre de marche afin d’identifier au mieux les forces et faiblesses de ce projet », tout en convenant que « pour le moment, rien ne permet d’affirmer avec certitude qu’une EVP permettrait de répondre aux difficultés identifiées. »

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* Selon une récente enquête prospective menée par les organisations professionnelles, le besoin annuel minimum en vétérinaires est légèrement supérieur à 1 000, dont environ 900 praticiens.

** Jean-Yves Gauchot nous a précisé que ces zones feront l’objet d’une géo-localisation précise par les services de l’Etat dans le cadre d’un projet d’article dans la loi « 3D » (décentralisation, différenciation et déconcentration) dont l’objectif serait de permettre aux collectivités territoriales d’établir des conventions avec des vétérinaires exerçant la pratique rurale dans les zones de très faible densité d’élevage.  

Tanit Halfon
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