Royaume-Uni : une étude dévoile les préoccupations des étudiants vétérinaires - Le Point Vétérinaire.fr

Royaume-Uni : une étude dévoile les préoccupations des étudiants vétérinaires

Bénédicte Iturria | 09.03.2020 à 10:16:02 |
Etudiants vétérinaires
© Istock-M_a_y_a

La British Veterinary Association a rendu publics les résultats de son enquête réalisée conjointement avec l’Association of Veterinary Students.

Tous les 4 ans cette enquête, qui en est à sa huitième édition, recueille les opinions des étudiants vétérinaires via 65 questions. L’objectif est de mieux comprendre leurs besoins et d’observer les tendances actuelles. La participation a été bonne dans les 9 écoles du Royaume-Uni et d'Irlande et dans chaque promotion (de la première à la cinquième année). 
Les résultats, qui ont été présentés lors du congrès annuel de l'Association of Veterinary Students (AVS) fin février, font dans un premier temps état des difficultés financières auxquelles sont confrontés les étudiants. La majorité (64%) assument leurs frais de scolarité par le biais de prêts (idem dans l’étude de 2016). La partie financée par les parents est passée à 24%. En ce qui concerne les dépenses de la vie courante comparées à l’argent reçu chaque année, les étudiants rapportent une perte de 2 000 £ par an. Comme en 2016, 46% des élèves estiment ne pas avoir assez pour vivre. Désormais 50% des étudiants vétérinaires travaillent à temps partiel pour compléter leur revenu total. Il s'agit d'une augmentation significative : ils étaient 38% en 2016 et seulement 25% en 2012. Les étudiants en milieu et en fin d'études sont plus susceptibles d'avoir un emploi à temps partiel pour compléter leur revenu que ceux des promotions antérieures. La dette globale s'élève à 70 000 £ pour les étudiants de 5e année. La dette moyenne pour la 1ère année est de 16 650 £.

Une partie de l’étude concerne les problèmes de santé mentale et de bien-être à l'école. Seulement 18% des élèves ont signalé n'avoir rencontré aucun soucis. 68% des autres étudiants déclarent se sentir dépassés, 52% éprouvent de l'anxiété et 35% font état d'une dépression. 78% mettent en cause leurs études, 57% le manque de temps libre et 44% les soucis financiers.
Il a aussi été demandé aux étudiants dans quel domaine ils se voyaient travailler après l'obtention de leur diplôme. 85% souhaitent devenir praticiens. S’ils ne sont que 23% à vouloir exercer en canine en 1ère année, le pourcentage s’élève à 49% en 5e année. 78% des étudiants estiment que leur cursus les prépare à leur future carrière. Environ 40% ont suggéré d’inclure dans la formation plus de pratique, des opportunités de spécialisation et des modules optionnels supplémentaires. 

La présidente de l’AVS Katie Roberts a déclaré : « je suis très heureuse que nous ayons un aperçu actualisé des pensées, des préoccupations et des aspirations de nos membres. Ce nouvel ensemble de données exhaustif et quantitatif sur les problèmes de santé mentale et de bien-être de nos étudiants est préoccupant, tout comme le nombre d'étudiants confrontés à des problèmes financiers pendant leur diplôme. Cependant, ces résultats choquants nous fourniront un support quantitatif solide lorsque nous allons nous employer à résoudre ces problèmes au cours des prochains mois. »

Pour Daniella Dos Santos présidente de la Bristish Veterinary Association (BVA) : « il est essentiel que les écoles et la communauté vétérinaire au sens large fournissent autant de soutien que possible. Nous partagerons les résultats avec les écoles vétérinaires pour les aider à soutenir leurs élèves. La pression croissante pour travailler à temps partiel et joindre les deux bouts est un rappel brutal qu'un diplôme vétérinaire peut être très coûteux. Ce n'est pas seulement une préoccupation pour les étudiants vétérinaires actuels qui sont confrontés à des difficultés financières, mais c'est également un obstacle important à l'élargissement de la participation aux étudiants issus de milieux non traditionnels. C’est un problème sur lequel la BVA travaille avec l’AVS, la RCVS et le Vet Schools Council (organisme représentatif des écoles vétérinaires au Royaume-Uni, en Irlande et aux Pays-Bas) ».

Bénédicte Iturria
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