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Regard citoyen sur l’élevage

Tanit Halfon | 24.07.2017 à 15:47:07 |
vache
© AdventurePicture-istock

Une enquête ACCEPT a permis de définir cinq profils types d’individus selon leurs attentes envers l’élevage.

Face au débat autour des pratiques d’élevage, le projet ACCEPT a mené une étude quantitative, via un questionnaire en ligne (juin 2016), auprès d’un échantillon de 2000 personnes, représentatif de la population française, afin d’évaluer la vision des citoyens français sur l’élevage.

L’analyse des résultats a permis d’établir cinq profils type de citoyens :

- Les abolitionnistes représentent 2% de l’échantillon et sont des personnes consommant très rarement ou jamais des produits d’origine animale. On y trouve plus de femmes et de jeunes de moins de 25 ans. Si certains souhaitent une amélioration notable du bien-être animal, d’autres prônent carrément la fin de toute forme d’exploitation (philosophie antispéciste) ;

- Les alternatifs, rassemblant 24% des sondés, revendiquent la fin de l’élevage intensif, qualifié d’industriel, au profit d’une agriculture extensive, biologique ou sous SIQO (signes officiels de la qualité et de l’origine). Ils consomment modérément des produits d’origine animale et/ou envisagent de diminuer cela. Ce groupe rassemble un certain nombre de personnes appartenant au monde associatif (protection animale et/ou environnementale) ;

- Les progressistes (51%) sont plutôt contents du système, même si des améliorations des pratiques sont voulues, en matière de bien-être animal ou de compétitivité. Globalement, ils s’intéressent au débat, mais sont indécis dans leurs attentes et dans l’évolution de leur consommation de produits d’origine animale ;

- Les compétiteurs (10%), surtout représentés par des hommes, sont très satisfaits du système, consommateurs réguliers de produits d’origine animale et souhaitent une hausse de la compétitivité de l’élevage français, le modèle intensif s’inscrivant parfaitement dans cet objectif ;

- Enfin, les sans-avis (3%) ne s’intéressent pas à la question, ou ne se prononcent pas, du fait de leur connaissance limitée du secteur.

Au-delà de l’identification de profils-type, l’étude a aussi montré que la tendance globale était à la baisse de la consommation des produits d’origine animale, surtout de la viande. 14% des sondés envisagent de l’exclure dans les 12 prochains moins (plutôt des femmes et des jeunes de 18-34 ans) et 18% souhaitent la diminuer. L’échantillon ne comprend cependant que 1,4% de végétariens et 0,15% de végans. Enfin, la question du bien-être animal rassemble. 59% se déclarent insatisfaits des conditions de vie et du bien-être en élevage. 70% jugent choquant certaines pratiques, comme l’écornage des bovins, la coupe des queues de cochons, l’élevage en bâtiment ou en cage des poules pondeuses. De plus, l’accès au plein air et l’amélioration de la règlementation en matière de bien-être s’avèrent les deux thématiques prioritaires pour les sondés.

ACCEPT, financé par le CASDAR (compte d’affectation spéciale « développement agricole et rural »), a été lancé en 2014, et est piloté par l’IFIP-institut de porc. Il a pour objectif d’évaluer le regard porté sur l’élevage par la société française, afin d’aider les professionnels des filières à adapter leurs projets et à mieux communiquer avec le grand public. Il s’arrêtera en juin 2018. Un colloque de restitution et de discussion des résultats sera prévu au 1er semestre 2018.

Tanit Halfon
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