Réchauffement climatique : l’Australie envisage d’abattre les dromadaires sauvages - Le Point Vétérinaire.fr

Réchauffement climatique : l’Australie envisage d’abattre les dromadaires sauvages

17.08.2011 à 06:00:00 |
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Afin de lutter contre le réchauffement climatique, l’Australie envisage de tuer des dromadaires ensauvagés sur son territoire.

C’est ce que révèle le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et l’International society of camelid research and development (Isocard) dans un récent communiqué de presse.

Selon le gouvernement australien, « les émissions de méthane par les dromadaires sauvages dans la brousse sont plus grandes que celles du bétail et cet animal en Australie contribue de façon significative aux émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, la solution est simple : tuer les dromadaires sauvages et l’Australie contribuera ainsi à l'effort mondial pour sauver la planète ».
D'après Tim Moore, directeur de Northwest Carbon, une société d'Adélaïde, 1,2 million de dromadaires sauvages errent dans le bush australien. La croissance de cette population est d’environ 10 % par an. Il est donc estimé que la population de dromadaires sauvages atteindrait quelque 2 millions d’individus en 2020. Chaque animal serait responsable de la production de 0,96 tonne d’équivalent carbone par an. Soit, en 2020, un rejet de gaz à effet de serre de 1,9 million de tonnes, selon les prévisions gouvernementales. 
La « Carbon farming initiative », en débat au Parlement australien, consisterait à attribuer 75 $ australiens (56 €) à un particulier ou une entreprise pour chaque dromadaire abattu.


Des estimations non fondées

Selon l’Isocard, cette solution est fausse et stupide. Ses représentants expliquent que l'estimation des émissions de gaz à effet de serre par les dromadaires est fondée sur l'extrapolation de données collectées sur les bovins, en ignorant le fait que l'efficacité métabolique du dromadaire est plus élevée que celle des bovins, qu’il est capable de produire 20 % de lait en plus en mangeant 20 % d’aliment en moins, qu’il possède un système digestif différent et qu’il est plus efficace dans l'utilisation des fourrages grossiers de mauvaise qualité. Par conséquent, l'estimation des émissions de méthane du chameau est très discutable, tout autant d’ailleurs que celle de la population sauvage, aucun recensement n’ayant été effectué. Selon la société susmentionnée, les dromadaires sauvages devraient plutôt être considérés comme une ressource incomparable dans les milieux arides. Ils peuvent et devraient être exploités pour la nourriture (viande et lait), les cuirs et peaux, ou encore le tourisme.

Nathalie Devos

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