Rapport de l’OIE sur l’usage des antibiotiques chez les animaux - Le Point Vétérinaire.fr

Rapport de l’OIE sur l’usage des antibiotiques chez les animaux

Tanit Halfon | 22.08.2017 à 14:43:45 |
vache
© PeterHermesFurian - iStock

130 pays membres de l’organisation mondiale de la santé animale ont transmis leurs données nationales de consommation des antibiotiques.

L’organisation mondiale de la santé animale (OIE) publie pour la première fois un aperçu global de l’utilisation des agents antimicrobiens chez les animaux, entre 2010 et 2015.

Basé sur les données transmises par 130 pays membres (sur 180, soit 72% de participants), ce rapport s’est penché sur les antibiotiques d’importance en médecine vétérinaire ainsi que ceux utilisés pour la croissance animale.

Les continents Afrique et Asie ont majoritairement participé, avec 81% de leurs pays qui y ont contribué, quand l’Europe est à 68%, les Amériques à 66% et le Moyen-Orient à 42%.

La majorité des données transmises ne concernait qu'une seule année, comprise entre 2010 et 2015.

Seuls 89 pays ont envoyé des informations quantitatives, correspondant principalement aux données des grossistes et distributeurs, et des importations. Cependant, la moitié d’entre eux (47 sur 89) n’a pas précisé l’espèce de destination.

L’Europe est le continent ayant fourni le plus de données quantitatives, les systèmes de collecte étant déjà en place dans la plupart de ses pays, sous la supervision de l’ESVAC (european surveillance of veterinary antimicrobial consumption). De plus, l’Europe s’avère la seule région du globe où plus de 50% des pays membres de l’OIE publient sur le web des rapports nationaux de consommations d’antibiotiques.

Les résultats sont les suivants :

  • Les tétracyclines (48%) et les macrolides  (15%) sont les molécules les plus fréquemment rapportées, parmi les 89 pays. En Europe, ce sont les tétracyclines (34%) suivies des pénicillines (25%) et des sulfamides (14%), les macrolides étant en quatrième position (7%).
  • En 2015, 74% des participants (96 sur 130) ont prohibé l’utilisation d’agents antimicrobiens pour favoriser la croissance animale, quand ils étaient 51% en 2012. Parmi ceux qui l’autorisent, la tylosine et la bacitracine apparaissent comme les molécules les plus fréquemment employées. La colistine a été citée par 10 pays.  Les Amériques et l’Asie emploient le plus des promoteurs de croissance.
  • La voie orale apparaît comme la voie principale d’administration des antibiotiques, quelle que soit l’espèce animale.

L’objectif de l’OIE sera d’améliorer pour les années à venir les modalités de collecte des données de chaque pays membre, en favorisant, notamment, une meilleure harmonisation des données.

La résistance aux antibiotiques est un enjeu de santé publique mondiale.

En France, le premier plan Ecoantibio (2012-2016) avait permis une diminution de 25% de la consommation totale d’antibiotiques entre 2012 et 2016, avec une baisse de 25% de l’usage des antibiotiques critiques entre 2013 et 2016.

Un deuxième plan, mis en œuvre sur la période de 2017 à 2022, entend poursuivre cette bonne dynamique via quatre axes de travail : favoriser la prévention (biosécurité, pratiques d’élevage, vaccination, etc) et les traitements alternatifs, entreprendre des actions de sensibilisation et de formation, mettre à disposition des professionnels des outils facilitant les bonnes pratiques, contrôler les pratiques nationales.

L’OIE a publié en mai 2015 une liste des agents antimicrobiens d’importance en médecine vétérinaire. Ils sont classés en trois catégories : molécules d’importance critique, molécules très importantes et molécules importantes. Parmi les critiques, l’OIE rappelle que les fluoroquinolones et les céphalosporines de troisième et quatrième génération comptent aussi bien pour la santé animale qu’humaine.

En France, l’arrêté du 18 mars 2016 du code de la santé publique les a inclus dans la liste des substances antibiotiques d’importance critique, rendant leur prescription interdite en première intention, sans antibiogramme prouvant leur sensibilité et l’absence d’autres molécules efficaces (sauf cas particuliers).

Le rapport complet de l’OIE (67 pages) est consultable en ligne.

Tanit Halfon
1 commentaire
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Eric Goujard, Vétérinaire le 22-08-2017 à 22:49:36
Et encore une vache pour illustrer l'usage d'antibiotiques chez les animaux !!!
Pour rappel, l'ALEA des bovins est le plus faible des animaux (hors poissons et sans les veaux).
L'information juste est aussi dans le choix des illustrations !!!
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