Quelles actions pour les dysfonctionnements relevés ? - Le Point Vétérinaire.fr

Quelles actions pour les dysfonctionnements relevés ?

17.02.2012 à 06:00:00 |
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Le Conseil supérieur de l’Ordre (CSO) a organisé une journée de formation pour les membres des commissions régionales de la pharmacie vétérinaire, le 9 février 2012 à Paris.

Bases réglementaires, notions de groupements éligibles à l’agrément, plan sanitaire d’élevage et dysfonctionnements observés par l’administration et l’Ordre ont ponctué la journée. Étaient ainsi réunis les membres des commissions régionales de la pharmacie vétérinaire (pharmaciens et vétérinaires), de l’administration, du Syndicat national des vétérinaires salariés des entreprises (SNVSE), etc., autour des problématiques qui animent ces commissions en région.

« Nous souhaitons une gestion plus rigoureuse des groupements et connaître les activités de ceux qui y interviennent, dans le souci des missions de la médecine des animaux et pharmaceutiques,
a expliqué Michel Baussier, président du CSO. Notre tâche doit tendre vers l’accroissement de la santé publique ». Jean-Charles Tellier acquiesce : « Dans le cadre de l’agrément des groupements, il me paraît important d’avoir une vue commune. Nous rencontrons parfois des difficultés locales. Il est utile que nous apprenions à mieux nous connaître ».
Si les commissions régionales de la pharmacie vétérinaire sont chargées d’évaluer les dossiers et les agréments des groupements, les participants ont déploré que les remontées des membres de commissions, transmises tous les 5 ans, voient bien souvent apparaître les mêmes groupements, avec les mêmes dysfonctionnements et le renouvellement de leur agrément par l’administration… « Nous tournons un peu en rond, a regretté François Lambert, président du CRO Champagne-Ardenne. Nous dressons un catalogue de ce qu’il faut faire, un autre des dysfonctionnements. Il y a des groupements où cela aboutit à des améliorations, et d’autres où les débordements sont incessants, sans qu’il y ait jamais de sanctions. À chaque fois que l’on questionne notre administration, il n’y a pas d’actions. »
« Lors de suspension vétérinaire, un avertissement du groupement devrait intervenir. Il devrait y avoir une action pour ne pas laisser le groupement fonctionner ainsi », a affirmé Paule Carnat-Gauthier (Inspecteur de la santé publique vétérinaire, référente nationale pharmacie vétérinaire). Mais la réalité de terrain est aussi là… « C’est triste à dire, mais la pharmacie vétérinaire, comme la bien-traitance à l’abattoir, est un domaine sous-investi, a déploré Benoît Assémat, président de la Fédération des syndicats vétérinaires de France (FSVF). Il y a des poussières d’équivalent temps plein dans chaque département. Quand ils s’impliquent, c’est à l’aide de grilles qui ne permettent pas de disposer des moyens pour identifier suffisamment les grosses anomalies. Pour faire bouger cela, des ressources humaines sont nécessaires, avec des compétences de terrain, pour “faire la police” dans le bon sens du terme ».

Des vétérinaires parfois “fusibles”

L’esprit de la problématique soulevée au cours de cette rencontre n’était pas celui d’un dossier à charge à l’encontre des groupements. « Nous avons amélioré beaucoup de choses, s’est exclamée notre consœur Sylvie Chouet (SNVSE). Je ne pense pas que tous les groupements fassent tout de travers ! » « L’esprit de cette journée n’est pas du tout celui du procès », a renchéri Michel Baussier. Nous ne voulons absolument pas empêcher le 3e ayant droit de fonctionner. » D’ailleurs, certains confrères salariés de groupements sont aussi susceptibles de pâtir de ces dysfonctionnements et d’apparaître, parfois, comme des “fusibles” de ces organisations. « Nous sommes attachés à la pluralité des ayants droit », a poursuivi Michel Baussier. L’Ordre des vétérinaires représente l’ensemble des confrères, quel que soit leur statut. Cette journée est encore moins le procès des vétérinaires salariés, d’autant que les faits peuvent être ceux de praticiens libéraux ! » Car l’affairisme autour du médicament vétérinaire représente aussi un constat croissant de la part de plusieurs élus ordinaux. « L’affairisme en médicament n’a jamais été aussi florissant », a remarqué l’un d’entre eux. On nous parle de lutte contre l’antibiorésistance, mais les affairistes sont les 4e ayants droit ! ».

Marine Neveux

Pour plus d’informations sur cette rencontre, voir La Semaine Vétérinaire n° 1483 du 17 février 2012 en pages 14 et 15

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