Pyrénées : l'État arrête son plan ours pour 2018-2028 - Le Point Vétérinaire.fr

Pyrénées : l'État arrête son plan ours pour 2018-2028

Clothilde Barde | 15.05.2018 à 14:26:34 |
ours
© LuCaAr - iStock

Nicolas Hulot a signé mercredi dernier le "Plan d’actions ours brun 2018–2028" qui entend assurer la pérennité de la présence de l’ours brun dans les Pyrénées.

Dans le "Plan d’actions ours brun 2018–2028", signé mercredi dernier par le Ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, la politique volontariste de la France de préservation de l’espèce menacée dans les Pyrénées pour les dix prochaines années a été dessinée. Ce document stratégique, qui  avait fait l’objet d’une mise à la disposition du public l’an dernier, prévoit notamment la réintroduction d'individus ainsi que des mesures de soutien aux éleveurs face aux prédations.

Une espèce encore menacée
Avec un effectif estimé de 150 ours bruns (Ursus arctos) au début du XX ème siècle, la population a été en baisse constante jusqu’à ne plus représenter qu’un noyau résiduel de 5 individus, localisé en Béarn, en 1995. Puis, c‘est grâce à une opération de réintroduction de trois individus en Pyrénées Centrales en 1996 et en 1997, puis au renforcement de ce nouveau noyau par 5 individus en 2006, que l’on peut décompter actuellement une population de 43 individus dans les Pyrénées français selon le Réseau Ours brun (ROB).
Or cela reste insuffisant. Cette population est l’une des plus menacées d’Europe du fait de son isolement. « Les études (menées notamment par les équipes du Muséum d’histoire naturelle NDLR) montrent que la population doit être d'au moins 50 individus matures pour être viable dans les Pyrénées françaises, avec notamment l'existence d'échanges entre les différents noyaux (de population) afin de réduire les problèmes de consanguinité », souligne le Plan. « Dans la mesure du possible, la dynamique positive de la population doit en priorité être assurée par la reproduction des ours locaux. Toutefois, d'un point de vue purement scientifique, le renforcement par introduction d'ours constitue la meilleure chance d'obtenir à terme une population viable », ajoute-t-il. Le "renforcement minimal pour assurer la simple viabilité de cette population" va donc être mis en place avec la réintroduction, annoncée par Nicolas Hulot en mars dernier, de deux ours femelles dans les Pyrénées-Atlantiques à l’automne prochain ainsi que par de futures réintroductions prévues avec ce nouveau Plan.

Des réintroductions nécessaires mais mal accueillies
Le Plan d’actions envisage ainsi le maintien d’une population d’une cinquantaine d’ours sur les deux noyaux pyrénéens (soit le noyau central Arigéois (42 ours en 2017) et le noyau occidental de Béarn-Bigorre (2 ours)) grâce à un renforcement de la population actuelle. Et au-delà de l’espèce, une kyrielle de mesures d’accompagnements des acteurs locaux, dont une plus grande formation des chasseurs et l’homogénéisation des politiques de dédommagements pour les bergers dont le troupeau a été victimes d’attaques, sont envisagées. Une concertation avec les acteurs locaux, sous la houlette de la préfecture, est ainsi en cours pour préparer au mieux ces réintroductions même si un vaste mouvement de protestation anti-ours est déjà né de cette annonce. Ainsi, fin avril, plus de 1 200 bergers, agriculteurs et élus de tous bords avaient déjà défilé à Pau contre la réintroduction d'ours, à leurs yeux incompatible avec les activités pastorales. 

Des compromis à trouver à l’avenir
A en croire le plan ours signé mercredi par le Ministre, il pourrait y avoir d’autres réintroductions à l’avenir en Béarn. Il faudra donc parvenir à concilier les différents partis pour maintenir une agriculture de montagne viable tout en assurant une biodiversité animale.

Clothilde Barde
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