Propositions du plan d’action contre l’antibiorésistance - Le Point Vétérinaire.fr

Propositions du plan d’action contre l’antibiorésistance

01.06.2011 à 06:00:00 |
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Les actions nationales envisagées vont du suivi de la prescription à l’encadrement des pratiques commerciales, en passant par la formation et l’information.

Vétérinaires, éleveurs, industries pharmaceutiques, pharmaciens ou encore grand public sont tous concernés par les propositions du Comité national de coordination pour l’usage raisonné des antibiotiques en médecine vétérinaire qui s’est réuni le 18 mai 2011. Un projet de plan national d’action contre l’antibiorésistance a été finalisé. Toutefois, les propositions finales seront seulement celles retenues par Bruno Le Maire, le ministre de l’Agriculture, pour satisfaire l’objectif d’une réduction de 25 % de l'usage des antibiotiques d’ici à 5 ans.

Parmi les propositions figurent la mise en place d’enquêtes régulières sur la prescription et l'administration des antibiotiques par type d'élevage et d'indication. Le développement des outils informatiques de suivi des prescriptions est aussi évoqué avec l’objectif de leur remontée systématique centralisée, laquelle pourrait être imposée aux acteurs (vétérinaires et éleveurs). La possibilité de prescrire des antibiotiques critiques sans examen clinique préalable pourrait être limitée. Un nombre annuel minimal de visites pourrait ainsi être défini. Il est également proposé de retirer certains antibiotiques de la liste positive des substances susceptibles de figurer dans les programmes sanitaires d’élevage et pouvant être délivrées par les groupements. Les “canins” ne sont pas oubliés dans le dispositif et seront appelés à faire remonter les échecs thérapeutiques, mais aussi les succès d’usage des antibiotiques.
Il est également préconisé d’arrêter l’utilisation à titre curatif des molécules critiques (céphalosporine de 3e et 4e générations, fluoroquinolones) et de manière préventive lors de soins aux porcelets. Pour les volailles, il est suggéré de cesser progressivement l'utilisation des céphalosporines de 3e et 4e générations in ovo et chez le poussin d'un jour dans les couvoirs.

Une taxe sur les antibiotiques pourrait être mise en place

Quant à la publicité destinée aux professionnels, notamment celle qui concerne les antibiotiques critiques, les auteurs proposent de l’encadrer plus strictement en interdisant par exemple les messages sur la facilité d’usage ou le coût. Par ailleurs, l’instauration d’une taxe sur les antibiotiques est envisagée ainsi que la suppression des actions de promotions via l'interdiction des remises et rabais et une limitation des marges.
Autre volet de proposition : renforcer la formation des pharmaciens par des modules spécifiques à la dispensation des antibiotiques et à la lutte contre l’antibiorésistance et sensibiliser les éleveurs et les techniciens aux effets de l’utilisation des antibiotiques. Pour les propriétaires d’animaux de compagnie, il est proposé de promouvoir le bon usage des antibiotiques à travers des campagnes de communication pour les convaincre que, comme en médecine humaine, « les antibiotiques, c’est pas automatique ».

Nathalie Devos


Pour plus d’informations, voir La Semaine Vétérinaire n° 1453 du 3 juin 2011 en pages 12 et 13

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