Près de 5% d’effets secondaires enregistrés lors d’administration de glucocorticoïdes - Le Point Vétérinaire.fr

Près de 5% d’effets secondaires enregistrés lors d’administration de glucocorticoïdes

Valentine Chamard | 10.09.2020 à 13:37:24 |
polydipsie chien
© alex_ugalek - iStock

Sans surprise, les traitements qui combinent plusieurs voies d’administration et les cures prolongées augmentent le risque d’apparition de PUPD, en particulier chez les chiens âgés.

Une étude du Royal Veterinary College de Londres s’intéresse aux effets secondaires des glucocorticoïdes utilisés par voie systémique chez le chien. Une cohorte de chiens a été formée à partir de la base de données de VetCompass, un programme d'épidémiologie clinique qui compile les données de cliniques volontaires dans tout le Royaume-Uni (plus de 455 000 chiens référencés). L’étude se penche sur les chiens qui ont reçu en 2013 une corticothérapie et sur ses effets secondaires potentiels dans le mois qui suit. 28 472 chiens de la base de données sont concernés. Parmi eux, 3000 dossiers sont sélectionnés, dont 148 (4,9%) mentionnent un effet secondaire. 65% de ces effets se sont déclarés dans les 14 jours suivant le début du traitement (10 à 13,5 jours de médiane pour la prednisolone en comprimé utilisée seule, 4,5 jours pour la méthylprednisolone orale seule, 7 jours pour la dexaméthasone en injection unique).

Attention aux chiens de plus de 8 ans

Le plus fréquent est la polydipsie (qui représente 39,2% des mentions d’effets secondaires observés), la polyurie (28,4%), les vomissements (16,2%), la diarrhée (14,9%) et la polyphagie (13,5%). Les chiens qui ont reçu des corticoïdes uniquement par voie orale et ceux ayant eu à la fois une injection et des comprimés ont un risque accru de polyuro-polydipsie (PUPD) par rapport à ceux qui  n’ont reçu qu’une injection (odds ratio (OR) de 3,69 dans le premier cas et 10,40 dans le second). En étudiant les variables « âge » et « voie d’administration », les chercheurs ont noté un risque 4 fois plus élevé de présenter une PUPD chez les chiens de plus de 8 ans par rapport à ceux de moins de deux ans. Le traitement faisant appel à de la prednisolone en comprimés uniquement et celui associant comprimés de prednisolone à une injection de dexaméthasone (sous forme de phosphate sodique) accroissent le risque d’apparition de PUPD par rapport  à une injection unique de dexaméthasone (OR 3,44 et 7,29 respectivement).  Là encore, les chiens de plus de 8 ans ont un risque multiplié par plus de 4. Les auteurs soulignent que parmi les 148 cas d’effets secondaires observés, aucun n’a présenté de deuxième occurrence dans l’année étudiée, ce qui suggère que les praticiens ont pris les mesures adéquates pour que la situation ne se reproduise pas (réduction de la dose dans 29,1% des cas, suspension dans 16,9% des cas).

Valentine Chamard
1 commentaire
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Fraxinelle le 11-09-2020 à 19:09:58
PUPD, polyphagie, troubles digestifs... merci les stats, on enfonce un peu quelques portes grandes ouvertes, non ?
Se pencher peut-être aussi sur l'automédication, et/ou la prescription de ces molécules via les produits vendus hors AMM, hors ordo (qq labos connus pour ça...) dans des filières autrement recommandables que chez les vétos ?
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