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Prendre soin de sa santé mentale

Jean-Paul Delhom | 22.11.2019 à 09:00:00 |
Diane Flore Depatchère et Solange Sankara
© Jean-Paul Delhom

Harmonie Mutuelle est un acteur de la protection sociale accompagnant les entreprises dans leurs démarches de prévention et qualité de vie au travail. C’est dans ce cadre que Solange Sankara, chargée de prévention et de promotion de la santé, a organisé une séance de formation sur la santé mentale le 7 novembre 2019.

Diane Flore Depatchère, créatrice de la société DFD Consulting et consultante en santé mentale a développé ce thème. La santé mentale est un état de bien-être qui permet de se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté. Elle permet d’avancer dans notre vie et conserver un équilibre psychique. Elle est entretenue par des ressources externes (famille, soin, reconnaissance) et internes (demande d’aide, expression de ses émotions, gestion du stress). Elle est entravée par des obstacles individuels (déni, repli, estime de soi) ou collectifs (exclusion, précarité, milieu stressant). Les accidents de parcours violents, négatifs (licenciement, séparation, deuil, guerre) altèrent l’équilibre psychique. Certaines difficultés (handicap, maladie) peuvent activer le développement de nouvelles compétences.

Au travail les différents champs de la santé mentale sont le bien-être, la souffrance psychique, les troubles psychiques et les risques psycho-sociaux. Le stress est un  phénomène d’adaptation du corps pour se défendre face à une agression, une difficulté. Ce n’est pas forcément négatif. Variable en fonction des individus, il peut être déclenché par un facteur ou son contraire (surcharge /sous charge de travail, manque de considération/promotion, etc.)

Identifier le burn-out
Le burn out est un état d'épuisement physique, émotionnel et mental lié à une dégradation du rapport d'une personne à son travail. Il apparaît quand le travailleur ressent un écart trop important entre ses attentes, la représentation qu'il se fait de son métier et la réalité de son travail. Concrètement, la personne en burn out ne parvient plus à faire face. Ce n'est pas une maladie mentale mais un mécanisme ayant un impact physique et une souffrance psychique. Dans la première phase tout va bien, puis la seconde phase commence de façon insidieuse. C’est le moment des premiers symptômes visibles : symptômes physiques (migraines, troubles musculosquelettiques, fatigue etc.) et symptômes comportementaux (irritabilité, perte de concentration, les heures au travail s’allongent, les pauses café diminuent, etc.). C’est la phase du déni. La personne pense qu’elle va réussir à s’en sortir seule et n’appelle pas à l’aide. Il n’y a pas d’écoute de la part de l’environnement de travail. Dans la troisième phase, du jour au lendemain, la personne n’est plus capable d’aller au travail. C’est le moment où elle lâche tout ce qu’elle a retenu pendant des mois voire des années. Les symptômes physiques s’accentuent. Le corps exprime son mal-être. N’ayant plus aucune ressource, elle n’a d’autre choix que de dormir et de pleurer. Souvent après un arrêt maladie elle  replonge dans cette spirale infernale d’où l’intérêt de se faire accompagner.

Dans les professions indépendantes, les sources de stress sont les horaires, la relation au public, l’isolement professionnel, l’insécurité et la précarité de l’emploi. Le burn out peut être l’opportunité de recommencer une nouvelle vie : changer de travail ou, du moins, ne pas le faire comme avant. Il convient de se prendre en charge pour pouvoir rebondir, accompagné d’un psychologue et de toutes les personnes qui peuvent aider de près ou de loin (médecins, thérapeutes, masseurs, prof de yoga…) et de toutes les choses qui donnent du bien être, « écouter ses envies, pour être en vie ».

Photo : Diane Flore Depatchère et Solange Sankara

Jean-Paul Delhom
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