Ils ont été publiés dans la dernière revue de l’Ordre. Ils montrent des niveaux élevés de mal-être, notamment presque ¼ des vétérinaires interrogés ont fait part de pensées suicidaires.
Le Conseil national de l’Ordre des vétérinaires vient de dévoiler, dans la dernière revue de l'Ordre, les premiers résultats de l’enquête sur le mal-être des vétérinaires lancée en 2019, avec l’association Vetos-entraide, et l’appui de la chaire de psychologie sociale de l’Université de Bourgogne Franche Comté. 3244 vétérinaires inscrits au tableau de l’Ordre ont participé à cette enquête, soit 17,5% de la population des vétérinaires français.
Des scores très élevésIl ressort d’abord que le burnout est « particulièrement élevé » parmi les vétérinaires interrogés, « avec des scores d’épuisement émotionnel et de cynisme significativement plus élevés que ceux d’un échantillon de référence et même que ceux observés auprès des exploitants agricoles ». Les femmes ont un épuisement émotionnel plus élevé que les hommes. De plus, dans les semaines précédent l’enquête, 4,8% des vétérinaires interrogés ont indiqué avoir eu des pensées suicidaires « assez souvent », « fréquemment » ou « tout le temps » ; 18,4% ont eu des pensées suicidaires « occasionnellement ». Soit un total de 23,2% de vétérinaires, presque ¼, qui ont eu des pensées suicidaires. Ces pourcentages sont bien plus élevés que dans la population générale : selon Santé Publique France, en 2019, 4,5% des femmes et 3,1% des hommes (population des actifs) avaient eu des pensées suicidaires dans les 12 derniers mois.
Plusieurs facteurs de stress identifiésL’analyse des données de l’enquête a aussi permis d’identifier des agents stresseurs, et ceux les plus associés au burnout et aux idées suicidaires. Par ordre d’importance, on trouve : la charge de travail, et le conflit entre vie professionnelle et vie privée ; la peur de l’erreur ; le travail morcelé ; et les tensions entre collègues. D’autres facteurs de stress sont aussi mis en évidence, mais avec une faible association, voire pas, avec le burn-out et les pensées suicidaires : craintes financières ; négligence des propriétaires ; détresse de l’animal et des propriétaires ; et enfin crainte de blessure.
« D’autres articles suivront afin de reprendre chaque stresseur, de rechercher chaque particularité qui permette d’expliquer, et donc de tenter de prévenir ce burnout et cette tendance aux idéations suicidaires », est-il indiqué dans la revue de l’Ordre.
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