Peste porcine africaine : un bond vers le nord de l’Allemagne - Le Point Vétérinaire.fr

Peste porcine africaine : un bond vers le nord de l’Allemagne

Tanit Halfon | 06.10.2020 à 12:39:54 |
carte allemagne PPA
© DR

Un nouveau cas sur un sanglier, a été détecté hors de la zone réglementée, dans le district de Märkish Oderland.

Depuis la confirmation du tout premier cas de peste porcine africaine (PPA) le 10 septembre dernier en Allemagne, la détection de nouveaux cas se poursuit au sein du compartiment sauvage. Dernière en date, celle d’un sanglier tiré par un chasseur, qui se trouvait à Bleyen (Märkish Oderland), à 64 kilomètres au nord du premier cas soit en-dehors de la zone réglementée. Il s’agit du 36ème cas de PPA détecté dans le pays. Le cas a été confirmé par le laboratoire national de référence le 30 septembre. 

Extension de la zone menacée

Jusqu’à présent, tous les cas positifs se situaient dans le land de Brandebourg, dans les arrondissements de Spree-Neisse et d’Oder-Spree, le long de la frontière polonaise. Ce qui avait amené les autorités sanitaires à définir des zones réglementées : une zone dite centrale, autour des cas, une zone menacée, d’un rayon de 20 à 25 km encerclant la zone centrale, et une zone dite tampon englobant la zone menacée. Ces zones sont associées à plusieurs mesures de lutte, dont la construction d’une clôture électrique autour de la zone centrale. Une clôture d’une longueur de 120 km, avait également été érigée dès la fin de l’année 2019, le long de la frontière polonaise.

Ce nouveau cas est donc associé à de nouvelles zones de restriction : une zone centrale autour du cas (superficie d’environ 45 kilomètres carrés – pour comparaison, la première zone centrale a une superficie de 150 kilomètres carrés), et une zone menacée. Cette dernière est en fait une extension de la zone menacée originelle, vers le nord. Au total, la superficie de la zone infectée (zone en danger) est de 2200 kilomètres carrés.

En parallèle, les autorités sanitaires ont durci les mesures de lutte contre la maladie. Ainsi, une nouvelle ordonnance, en date du 5 octobre, préconise des mesures pour tous les districts de Brandebourg, et pas seulement les trois arrondissements touchés. Les mesures sont les suivantes : augmentation de la chasse pour réduire la population de sangliers ; recherche accrue de sangliers morts, examen virologique pour chaque sanglier trouvé mort, y compris le gibier accidentel.

La question de l’introduction

Ce nouveau cas écarte l’hypothèse d’une introduction unique dans le territoire selon la plateforme épidémiologie santé animale. « A une vitesse moyenne de diffusion connue pour la PPA d’environ 3 km/mois (source EFSA), il aurait fallu 10 mois pour que la PPA couvre une zone aussi étendue. Ce nouveau cas pourrait être soit lié à une nouvelle introduction, soit à une activité humaine », est-il ainsi indiqué dans une nouvelle note. Il est également souligné que la gestion de l’épidémie sera difficile :  « On peut considérer que l’Allemagne risque de devoir faire face à un large front épizootique le long de la frontière polonaise, qu’il sera probablement difficile de contenir ».

A la complexité de la lutte s’ajoute les difficultés économiques pour la filière, et plusieurs pays ont déjà annoncé des restrictions dans les importations de viande allemande de porc, voire la fermeture des frontières : il s’agit de la Chine, la Corée du Sud, Singapour, le Japon et l’Argentine.

Au 3 octobre, 49 sangliers ont été déclarés positifs à la PPA en Allemagne.

Pour en savoir plus, cliquez sur le lien (site du land de Brandenburg).

Tanit Halfon
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