Pays-Bas : les visons des élevages contaminés par le Covid-19 devront être abattus - Le Point Vétérinaire.fr

Pays-Bas : les visons des élevages contaminés par le Covid-19 devront être abattus

Bénédicte Iturria | 05.06.2020 à 09:29:43 |
Vison
© Georgy_Golovin-Istock

Le 3 juin 2020, la ministre de l'agriculture Carola Schouten et le ministre de la santé publique Hugo de Jonge, ont pris la décision d’éliminer les visons des élevages contaminés par le SRAS-CoV-2 sur la base des conseils de l'équipe de gestion des épidémies-zoonoses (OMT-Z) et du comité de coordination administrative des zoonoses (BAO-Z).

La chambre basse a approuvé cette mesure qui concerne actuellement 7 entreprises réparties sur 9 sites, dans l'intérêt de la santé publique et de la santé animale afin d’empêcher la formation d'un réservoir de virus. Selon les experts de l’OMT-Z, le Covid-19 peut continuer à circuler dans les élevages de visons pendant une longue période et devenir éventuellement une source permanente de réinfection des humains et des animaux. Les visons mettent bas au printemps. Les portées issues de femelles infectées ont reçu des anticorps maternels qui diminuent avec le temps, ainsi ces descendants deviendront plus sensibles au virus dans un avenir proche. Cela signifie cinq à six fois plus d'animaux sensibles qu'au début de l'infection au CoV-2, lorsque seules les mères gestantes étaient présentes. En conséquence, de nombreux autres animaux peuvent être infectés, prolongeant ainsi la durée de l'infection dans un élevage. Prochainement de nombreux employés supplémentaires seront sur site pour la prise en charge des nouvelles portées, ce qui peut devenir dangereux. L'OMT-Z a également indiqué qu'il existe divers facteurs d’incertitude, comme le risque de mutation du virus. « Alors que l'épidémie humaine et le risque d'infections homme-homme diminuent, une infection vison-homme pourrait augmenter l'incidence du SRAS-CoV-2 chez l'homme. Nous voulons empêcher cela », a ainsi déclaré l’équipe.

L’élimination de ces élevages infectés commencera le 5 juin 2020 et devra être effective d’ici à la fin de la semaine suivante. Elle s’effectuera sous la responsabilité de l’autorité néerlandaise chargée de la sécurité des aliments et des produits de consommation (NVWA). Son comité de protection des animaux veillera à ce que les visons soient bien traités et mis à mort de manière responsable. Les dizaines de milliers d’animaux concernés seront gazés. Les installations nécessaires sont déjà disponibles dans les entreprises, le gazage étant la méthode utilisée pour l’abattage des visons dans le but de prélever leur fourrure. Les carcasses seront enlevées pour être détruites. Les bâtiments devront rester vides jusqu'à ce que le risque de retrouver le virus vivant soit exclus. Les locaux seront ensuite nettoyés et désinfectés.

Comme pour les foyers d'autres maladies animales infectieuses au cours desquelles des animaux sont abattus, les éleveurs auront droit à une indemnité de la part du Fonds pour la santé animale. Une aide psychologique leur est aussi proposée.
Si d’autres élevages s’avéraient également infectés par le coronavirus, ils devraient aussi procéder au gazage des mustélidés. La ministre Schouten aura plus de précisions la semaine prochaine après le dépistage de toutes les fermes de visons. Concernant l’étude sur les chats de ferme présents dans les entreprises contaminées, l'équipe d’experts a conclu qu’ils ne présentent pas de risque pour les chats domestiques dans la région ou pour la santé publique.

Bénédicte Iturria
1 commentaire
avatar
Vanessa C le 07-06-2020 à 10:16:26
A l’heure où la fourrure est plus que passée de mode... et où l’élevage de mammifères uniquement pour leur fourrure est plus que ethiquement discutable ... On découvre que ces élevages existent encore tout près de nous et l’on pense à fournir un « soutien psychologique «  pour soulager les éleveurs de la «  perte «  de leurs animaux ....
Réagir à cette actualité
Cet espace a vocation à débattre et partager vos avis sur nos contenus. En réagissant à cette actualité, vous vous engagez à respecter les conditions générales d’utilisation de Le Point Vétérinaire.fr. Tout commentaire calomnieux ou injurieux sera supprimé par la rédaction.
Retrouvez toute l’actualité vétérinaire
dans notre application