Parasitisme en élevage caprin: un état des lieux a été dressé - Le Point Vétérinaire.fr

Parasitisme en élevage caprin: un état des lieux a été dressé

Clothilde Barde | 17.05.2021 à 08:30:00 |
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Les résultats d'une enquête sur le parasitisme des caprins, menée auprès des éleveurs caprins d’Auvergne-Rhône-Alpes (AuRA), viennent d'être publiés, permettant ainsi de mettre en place des solutions adaptées au mieux à la réalité du terrain.  

Des références sur les pratiques de pâturage et de gestion des strongles gastro-intestinaux des éleveurs caprins d’Auvergne-Rhône-Alpes sont enfin disponibles. En effet, grâce à une enquête menée par une équipe de chercheurs dans le cadre du Projet ParCap AuRA, les besoins et les problèmes actuels des éleveurs ont pu être identifiés. Pour cela, deux questionnaires portant sur l’élevage et les pratiques de pâturage et de traitements, ont été envoyés, entre avril et juillet 2020, à  de tous les éleveurs de la région ainsi que de quelques éleveurs d’autres régions. Les 198 élevages qui ont répondu à ce questionnaire (159 en AuRA (80%) et 39 d’autres régions (20%)) représentaient une grande diversité de systèmes avec des visions du parasitisme différentes.

Des pratiques diverses

Ainsi, bien que, globalement les éleveurs utilisent peu de traitements (moyenne de 1,4 traitements/an) et que le pâturage est central dans la gestion du parasitisme pour la majorité d’entres eux, la mise en place des préconisations de pâturage et de traitements varie selon les élevages. Les entretiens ont également  permis de montrer qu’il existe trois manières d’aborder le parasitisme pour les éleveurs : la prévention, pour 50% d’entres eux, qui mettent leurs animaux au pâturage 8 heures par jour en moyenne uniquement sur les prairies, l’utilisation de traitements anthelmintiques (20%) et enfin, la résilience ("le parasitisme n'est pas un problème, il fait partie du système d’élevage") pour les 30% restants.

Des traitements sélectifs à généraliser

En ce concerne la gestion des prairies, seuls 17 % des éleveurs respectent les préconisations en effectuent un changement de blocs de parcelle pour le pâturage des animaux. Pour les traitements, seuls 30 % des éleveurs changent régulièrement la famille d’anthelmintiques utilisée et 44 % établissent leur posologie sur poids moyen, ce qui conduit à un risque de sous dosage des produits. Dans les entretiens, tous les éleveurs partagent la même vision, qui est de réduire leur usage d’anthelminthiques, et 53 % d'entre eux effectuent des traitements sélectifs en sélectionnant les chèvres ayant des symptômes, les primipares ou 50 % du troupeau pour le traitement. Les entretiens approfondis révèlent enfin que 50 % d’entre eux font deux coprologies par an et que, parmi ceux-ci, seuls 20% font ces coprologies pour vérifier l’efficacité du traitement.

Plus de formation et d'information

Pour améliorer la gestion du parasitisme des élevages caprins, il est donc central d’adapter les conseils au contexte des exploitations (parcellaire dispersé, humide, en pente, mécanisable ou non, en parcours / en prairies naturelles / en prairies temporaires…), de prendre en compte la question du temps de travail et d’avoir des messages clairs par rapport aux incertitudes sur le parasitisme concluent les enquêteurs. Il paraît important, selon eux, d’éclaircir encore les points sur lesquels certains éleveurs ont un manque d’information comme la lecture des résultats de coprologies ou le temps de rupture de pâturage…

Clothilde Barde
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