OMAA est déployé en Ile-de-France

Depuis le lundi 10 avril 2023, l’Observatoire des mortalités et des affaiblissements de l’abeille mellifère (OMAA) est déployé en Ile-de-France (IdF). C’est la 4e région française à le faire, après les Pays-de-la-Loire, la Bretagne, et l’Auvergne-Rhône-Alpes. Et ce ne sera pas la dernière puisque d’ici cet été, au moins 4 autres régions françaises vont suivre,  l’objectif étant bien entendu un déploiement sur toute la France.

L’OMAA est un dispositif de surveillance sanitaire des abeilles domestiques. Il est placé sous la responsabilité de l’Etat, coordonné par le SSRAL et mis en œuvre par l’OVVT d’IdF. Le principe est simple : face à une mortalité ou un affaiblissement de ses colonies (quel que soit l’événement de santé), un apiculteur amateur ou professionnel pourra contacter le guichet unique régional, un standard téléphonique, du dispositif OMAA. A l’autre bout de la ligne, un vétérinaire régulateur titulaire du DIE apiculture pathologie apicole (dit vétérinaire répartiteur), sera en charge de classer l’événement de santé. Suivant le trouble suspecté, une enquête avec visite du rucher pourra être déclenchée en lien avec les services vétérinaires départementaux concernés, soit dans le cadre d’une suspicion de maladie réglementée , soit d’une suspicion d’intoxication, ou enfin dans le cadre d’une enquête pour un « autre trouble ». En Ile-de-France, les visites seront réalisées par des vétérinaires dits investigateurs.

Le numéro du guichet unique est : 01 86 86 00 25. Le standard est ouvert 7 jours sur 7.

L'envoi d'un mail est aussi possible : omaa@abeilles.vet

Comme l'explique François Rabasse, animateur OMAA IdF, avec cette organisation, le grand avantage est de pouvoir explorer l’état de santé globale du cheptel apicole français, qui fait face depuis maintenant plusieurs années à des mortalités annuelles élevées, de l’ordre de 30-35%. Dans ce cadre, plusieurs objectifs sont visés : recenser les évènements de santé ; mieux comprendre et gérer les mortalités et affaiblissements ; émettre des alertes en temps réel, en particulier en cas d’événement sanitaire majeure. « C’est aussi un outil de pédagogie pour les apiculteurs », ajoute-t-il. Dans cette optique, il indique que l’intervention des techniciens sanitaires apicoles (TSA) en association avec les vétérinaires investigateurs, pour explorer les « autres troubles » serait l’idéal : cela permettrait par exemple de réaliser un comptage varroas lors des visites, ou de pouvoir créer des liens pour de futures visites pour des conseils en zootechnie par exemple. Sachant qu’en IdF, il y a beaucoup d’apiculture de « loisir » ; de plus, c’est la première région de métropole en densité de ruchers (2,7 fois la moyenne nationale). Sont dénombrés plus de 3000 déclarants pour environ 49 000 colonies.

« C'est un service unique en Europe, et vraiment intéressant pour les apiculteurs », souligne-t-il. Le dispositif est financé par l’Etat et l’Union européenne. Dans ce cadre, les visites, enquêtes et analyses menées pour les suspicions d’intoxication et autres troubles sont gratuites, sous conditions (notamment déclaration de ses ruchers – dans la limite de 1 à 3 visites par an pour « autres troubles »)

« Aujourd’hui, 14 vétérinaires sont intégrés dans l’OMAA d’Ile-de-France, dont 4 avec des DIE qui sont les seuls habilités à répondre au téléphone, et 10 ayant été formés par le GTV IdF l’an dernier pour intervenir sur les ruchers. Il s’agit en grande majorité de vétérinaires canins », détaille François Rabasse. A ce stade, ce réseau de vétérinaires apparaît comme suffisant pour le fonctionnement d’OMAA d’IdF. Mais l’ambition serait de le compléter pour améliorer encore le maillage sanitaire apicole.

Si vous souhaitez en savoir plus et/on intégrer le dispositif : omaa@abeilles.vet