L’Agence Nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a émis de nouvelles recommandations pour les éleveurs sur les dangers microbiologiques dans les aliments pour animaux d’origine végétale.
Listeria monocytogenes peut être présent dans les fourrages ensilés ou enrubannés, ce qui constitue un danger pour la santé animale et humaine. Telle est l’une des conclusions de l’avis de l’Anses sur l’identification et la caractérisation des dangers microbiens liés aux matières premières d’origine végétale utilisées en alimentation animale publié en mai 2020.
Importance de bien respecter les procédés
En effet, comme peu d’études existaient, les experts de l’Anses ont réalisé une recherche bibliographique approfondie sur les dangers représentés pour les animaux de rente (ruminants, porcs et volailles). Le rapport souligne les risques de listériose dans les fourrages ensilés ou enrubannés lors des opérations de récolte. Il serait d’autant plus élevé que les opérations d’ensilage et d’enrubannage ne sont pas réalisées correctement (conservation dans de mauvaises conditions avec défaut d’acidification et d’anaérobiose). C’est pourquoi, les experts recommandent de faire une recherche de Listeria (et d’autres germes comme Escherichia coli STEC ou Clostridium botulinum gr III) quand des moisissures sont visibles dans de tels fourrages. Il est donc essentiel de respecter de bonnes pratiques au moment de la récolte, de l’ensilage ou de l’enrubannage. Un guide de bonnes pratiques pourrait être utile pour aider les exploitants agricoles à maîtriser ce danger.
Un guide de bonnes pratiques serait intéressant
Par ailleurs, des Listeria et des Salmonella peuvent être également présents dans les matières premières non traitées (céréales, tourteaux, etc.) utilisées pour l’alimentation des ruminants, des porcins et des volailles. En ce qui concerne Escherichia coli, germe qui peut contaminer le lait ou la viande des ruminants infectés et Mycobacterium, le rapport de l’Anses rappelle l’importance de la bonne gestion des pâtures, dont le respect des délais entre l’épandage des déjections animales et le pâturage. Enfin, l’élaboration d’un guide de bonnes pratiques d’hygiène sur la fabrication à la ferme d’aliments pour animaux permettrait de mieux identifier les dangers microbiens et ainsi de limiter les dangers liés à l’utilisation de matières premières végétales à risque, comme les tourteaux.
