Nouveaux seuils d'incorporation de la mélamine adoptés par le Codex Alimentarius - Le Point Vétérinaire.fr

Nouveaux seuils d'incorporation de la mélamine adoptés par le Codex Alimentarius

27.07.2012 à 06:00:00 |
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4 ans après la mort en Chine de plusieurs bébés et de centaines de milliers d'autres rendus malades après avoir ingéré du lait frelaté à la mélamine, la commission du Codex Alimentarius* vient de fixer de nouveaux seuils d'incorporation de cette substance dans les formules lactées liquides pour nourrissons.

En 2010, la Commission du Codex avait déjà adopté un niveau maximum de mélamine de 1 mg/kg pour les préparations de lait en poudre pour nourrissons et de 2,5 mg/kg pour les autres aliments, y compris les aliments pour animaux. La Commission a désormais défini le seuil maximum de mélamine à 0,15 mg/kg dans le lait liquide pour nourrissons.

Si dans son communiqué de presse**, l'OMS estime ainsi que « la santé des consommateurs sera mieux protégée par ces nouvelles normes », il est quelque peu consternant de constater que l'incorporation d'une telle substance dans les poudres de lait pour bébés ou dans d'autres aliments soit autorisées.

En effet, la mélamine, une résine, est un composé chimique (de formule brute C3H6N6) utilisé, entre autres applications industrielles, dans la fabrication de vaisselle et d'ustensiles de cuisine en plastique ou dans les engrais. Sa toxicité, consécutive à de fortes expositions ou d'exposition chronique, est importante. À la suite d'ingestions répétées de mélamine, une chute de la fertilité ainsi que de sérieuses complications rénales, notamment par la formation de calculs rénaux, sont ainsi observées.

Alors, pourquoi certains fabricants sont-ils tentés d'en incorporer dans le lait notamment ? Tout simplement parce que lorsqu'un lait est insuffisamment riche en protéines, à la suite d'une dilution avec de l'eau afin d'accroître son volume par exemple, l'ajout de mélamine permet de donner l'illusion d'une présence élevée en protéines lors des analyses en laboratoire. En effet, les méthodes employées mesurent le taux d'azote contenu dans l'échantillon afin de le relier au taux de protéines. Or l'ajout d'un composé aussi riche en azote (66 % en masse) tel que la mélamine permet ainsi de fausser les analyses !

Nathalie Devos

* La commission du Codex Alimentarius, créée en 1963 par la FAO et l'OMS, met au point des normes alimentaires, des lignes directrices et des codes d'usages internationaux et harmonisés visant à protéger la santé des consommateurs et à assurer des pratiques loyales dans le commerce des aliments.
** Communiqué de l'OMS du 4/7/2012.

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