Traçabilité, compétitivité et durabilité sont les trois défis pour “redresser” la filière viande que les sénatrices Bernadette Bourzai et Sylvie Goy-Chavent ont mis en exergue à l’issue de leur mission commune d’information sur la filière viande en France et en Europe. Elles ont en effet rendu leur rapport lors d’une conférence de presse au Sénat le 18 juillet 2013.
Suite au scandale de la viande de cheval en mars 2013, une mission d’information avait été lancée. En moins de quatre mois, 62 auditions, 2 tables rondes et 4 déplacements de terrain ont permis de boucler le rapport, qui a fait l’objet de 40 propositions.
Côté vétérinaire notamment, la proposition 29 suggère d’ « imposer des contrôles physiques des vétérinaires au poste d’abattage pour toutes les espèces, de suivre les incidents d’étourdissement ou d’égorgement, et de disposer d’un outil statistique, abattoir par abattoir, permettant de connaître les tonnages abattus sans étourdissement et d’éviter les dérives ».
Les fraudes et dysfonctionnements potentiels rendent les contrôles essentiels et la sénatrice Sylvie Goy-Chavent insiste aussi, au cours de la conférence de presse, sur le fait que « les services vétérinaires n’ont qu’un à deux vétérinaires disponibles par département ». Bernadette Bourzai ajoute qu’« il faudrait, pour que les choses fonctionnent, revenir aux effectifs de 2008, c’est-à-dire aux 500 contrôleurs de l’État présents sur les sites », ce qui ne lui semble pas irréalisable. L’étiquetage et l’information constituent également une recommandation forte de cette mission, de même que l’allègement des normes et la relance du modèle économique.
Marine Neveux
