Manœuvre politique autour du projet d’école vétérinaire publique à Limoges - Le Point Vétérinaire.fr

 Manœuvre politique autour du projet d’école vétérinaire publique à Limoges

Tanit Halfon

| 17.06.2025 à 11:54:00 |
© iStock-JackF

Dans un courrier envoyé au président de Nouvelle-Aquitaine, le premier ministre François Bayrou dit être « sensible aux possibles retombées positives de cette idée ».

Nouveau rebondissement en cours autour du projet d’école vétérinaire publique à Limoges défendu par le président de Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset. Dans un communiqué diffusé le lundi 16 juin, la Région annonce que le premier ministre François Bayrou a exprimé dans une lettre, son intérêt pour ce projet. Cette lettre a été envoyée au président de Nouvelle-Aquitaine, à la suite d’un entretien qu’il avait eu avec le premier ministre, le 15 avril dernier.

François Bayrou souhaite un travail conjoint entre la Région et les ministères

Dans ce courrier, le premier ministre écrit qu’il est « sensible aux possibles retombées positives de cette idée, tant sur le plan de la formation renforcée de vétérinaires ruraux spécialisés en animaux d’élevages que sur le plan de l’aménagement du territoire et du renforcement du pôle universitaire de Limoges. »  Il va même plus loin en indiquant souhaiter que « le ministère en charge de l’agriculture, ainsi que tous les autres départements ministériels concernés, travaillent en étroite collaboration avec vos équipes pour traduire cette idée en projet précis, détaillé et chiffré, dont nous pourrons ensemble examiner les conditions et, le cas échéant, les étapes de réalisation ».

Alain Rousset travaille sur une 6e année de cursus vétérinaire

A ce stade, on n’en sait pas plus sur le travail conjoint qui serait mené entre le ministère de l’agriculture et la Région Nouvelle-Aquitaine. Ce qui est sûr, est que malgré ce signal politique fort, rien n’est encore joué, puisque François Bayrou précise bien dans sa lettre que « quelle que soit sa pertinence, cette idée s’inscrit dans un contexte de contraintes sur les finances publiques telles que le pays n’en a pas connu depuis très longtemps ».

Malgré tout, Alain Rousset estime qu’il s’agit d’une « étape importante », comme indiqué dans le communiqué de la Région. Mais avant d’aller vers une école, « la première étape sera la 6e année, sur laquelle l’Université de Limoges avance à grand pas ».

Un choix politique

Ce soutien politique arrive quelques mois après la publication d’un rapport du CGAAER sur l’opportunité d’ouvrir une 6e école vétérinaire française. Lequel avait alerté sur le fait qu’au vu de l’expatriation des jeunes vers des cursus vétérinaires à l’étranger, il risquait d’y avoir un excédent de praticiens d’ici 2030. Pour les auteurs du rapport, le phénomène d’expatriation était parti pour durer, et dans ces conditions, l’ouverture d’une école, publique ou privée, était un choix politique à faire, ayant trait au niveau souhaite de souveraineté nationale pour la formation vétérinaire. Pour les auteurs du rapport, « la souveraineté peut être entendue comme la capacité à former ou à s’assurer, dans un contexte de liberté de circulation à l’intérieur de l’Union européenne, que les vétérinaires travaillant en France ont été formés selon les standards de qualité exigés en France (critères A3EV) ».

A l’époque, Alain Rousset avait fortement critiqué les conclusions du rapport, allant même jusqu’à parler d’incompétence. Il justifait alors l'ouverture d'une 6 école publique à Limoges comme une bataille vitale pour les filières d’élevage, pour le territoire et plus globalement pour répondre aux enjeux actuels et futurs autour du one health.

Tanit Halfon

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